Il s’agit de l’arme la plus efficace et la plus meurtrière du gigantesque plan d’aide de 61 milliards de dollars accordé cette semaine par les États-Unis à l’Ukraine : le missile longue portée ATACMS.
Un engin redoutable dont l’impact pourrait être supérieur à celui des missiles Himars qui avaient causé tant de dégâts dans les rangs russes lors de la première année de la guerre d’invasion de Moscou en Ukraine, mais auquel les forces moscovites se sont depuis adaptées.
Cela a incité Washington, ces dernières semaines, à livrer discrètement Kiev, afin que les Russes ne reculent pas leurs installations et ne les mettent pas hors de portée. Résultats : de violents coups portés à un aérodrome russe en Crimée le 18 avril.
Ces missiles américains, également appelés MGM-140, ne sont pas nouveaux et ont fait leurs preuves lors des deux guerres du Golfe (1991 et 2003), détruisant un grand nombre de matériels irakiens. Il faut dire que ce vecteur, développé par le constructeur Lockheed Martin, est capable de modifier sa trajectoire en vol pour atteindre une cible située à 300 kilomètres en moins de dix mètres, larguant ses sous-munitions dévastatrices sur une large zone. Grâce à ces engins, Kiev a mené des frappes de précision sur des cibles russes à l’automne 2023. Mais leur portée a ensuite été réduite à 165 km par décision américaine.
Désormais, grâce à cette nouvelle portée de 300 km, toute l’Ukraine sous occupation russe est à portée. Une menace d’autant plus présente que le nombre évoqué, entre 600 et 1000, peut avoir « un réel impact stratégique » selon l’historien militaire Michel Goya.
« Les Etats-Unis directement impliqués dans ce conflit »
« Avec autant de munitions de ce type, les Ukrainiens seront en mesure de toucher les sites les plus importants, les concentrations de forces, les dépôts logistiques et les infrastructures critiques, sur tout le territoire ukrainien sous contrôle russe, y compris en Crimée. », note le site Meta Défense. Une efficacité renforcée par les capacités de renseignement et de guidage des Américains.
La livraison de missiles ATACMS à l’Ukraine ne changera rien à la guerre, a affirmé ce jeudi 25 avril le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov : « Les États-Unis sont directement impliqués dans ce conflit, ils ont emprunté une voie visant à accroître la gamme de systèmes d’armes. « , mais « cela ne pourra pas changer l’issue de l’opération militaire spéciale », un euphémisme utilisé par le Kremlin pour désigner l’assaut russe en Ukraine.