les ministres de la Santé et du Budget s’opposent au ministre de l’Agriculture – Libération
Un nouveau sujet de dissension au sein du gouvernement Banier. Avant son arrivée dans l’hémicycle de l’Assemblée nationale dès lundi, le projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) 2025 a été examiné cette semaine par la commission des affaires sociales. Cela a validé plusieurs amendements au budget de la Sécurité sociale, notamment l’introduction de taxes sur les produits alimentaires transformés à haute teneur en sucre.
Une mesure à laquelle la ministre de la Santé, Geneviève Darrieussecq, s’est dite favorable. « favorable » Samedi 26 octobre au soir dans une interview à La Tribune dimanche. Selon elle, «il ne s’agit pas de pénaliser les artisans, les pâtissiers (mais qu’ils) apprennent dès leur plus jeune âge dans les centres d’apprentissage, les CFA, à travailler avec moins de sucre.
Geneviève Darrieussecq a été rejointe en ce sens par son homologue en charge du Budget, Laurent Saint-Martin : « Le ministre de la Santé a raison de dire qu’il existe aujourd’hui un véritable fléau qui est le sucre, les produits transformés, la malbouffe… auquel il faut aussi pouvoir s’attaquer par la fiscalité »a estimé le ministre ce dimanche sur Radio J. Selon lui, une telle taxation apporterait « quelques centaines de millions d’euros » par année.
Lobbies agroalimentaires
Les ministres de la Santé et du Budget adoptent ainsi une position contraire à celle de la ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire, Annie Genevard. Samedi, elle s’est alarmée des dangers pour la compétitivité du secteur agroalimentaire que pourrait représenter une telle mesure : « Nous ne devons pas ajouter de fardeaux à nos entreprises au moment où elles luttent pour défendre leur position sur les marchés mondiaux » a déclaré le ministre dans un entretien à l’agence de presse Agra. Soulignant l’importance de ce secteur dans le paysage économique français, Annie Genevard a mis en garde contre « une fiscalité directe qui n’est pas mesurée, non calibrée, et qui peut mettre en péril l’emploi. »
La position de la ministre Annie Genevard a été saluée par les lobbies agroalimentaires, comme le syndicat des boissons gazeuses, qui représente les vendeurs de soda. Dans la semaine, il a publié un communiqué concernant la « des conséquences délétères sur le pouvoir d’achat » d’une fiscalité à laquelle « Il est encore temps d’abandonner ». La ministre de la Santé Geneviève Darrieussecq leur a répondu nommément dans son entretien dominical, en proposant une alternative : « Les industriels ont aussi une responsabilité collective, et j’aimerais qu’ils trouvent des solutions pour changer leurs recettes. »