Campagne des législatives oblige, le gouvernement ne gère plus que les affaires courantes ces jours-ci, mais certains ministères doivent aussi gérer les appréhensions des associations qui craignent de voir leurs subventions coupées, voire supprimées en cas de victoire du RN.
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A cinq jours des élections législatives, mardi 25 juin, et alors que le RN est en tête dans les sondages, la perspective d’une victoire de l’extrême droite est en toile de fond des échanges entre ministères et secteurs dont ils sont en charge. Les associations antiracistes ou celles œuvrant pour les droits des femmes font part de leurs inquiétudes auprès du ministère de l’Égalité, avec la crainte que leur action soit entravée et qu’elles se retrouvent privées de subventions. Le ministère de la Ville reçoit également des appels concernant des financements en attente, lorsque le ministère chargé des personnes handicapées est contacté par des associations qui craignent la mise en œuvre de politiques moins inclusives.
Face à ces inquiétudes, les ministères font de leur mieux ces jours-ci pour signer les décrets en attente, et surtout débloquer les fonds promis pour 2024, quitte à anticiper l’échéancier des versements qui n’étaient parfois prévus qu’à la rentrée scolaire. année. « Aucun dossier ne doit être laissé en suspens », « nous essayons d’honorer tous les engagements pris » expliquent les cabinets ministériels. Le ministère de la Transition écologique fait également face aux craintes des élus locaux et des associations environnementales quant au développement des projets en cours. « Ce n’est pas facile de les rassurer, admet un conseiller, Nous partageons leurs inquiétudes, mais notre seule solution est de faire campagne.»
Les milieux économiques sont également attentifs à la situation politique. « Ils ont plus peur du Nouveau Front Populaire », glisse un conseiller à Bercy. Si le patron du Medef Patrick Martin s’est prononcé publiquement contre les programmes d’extrême droite et de gauche, beaucoup restent à l’écart du débat politique car « Ils ne veulent pas insulter l’avenir : prendre position, c’est risquer de s’aliéner des clients ou de futurs interlocuteurs gouvernementaux ». D’ailleurs c’est avant tout « instabilité » qui concerne les milieux économiques. Les entreprises américaines implantées en France ont ainsi fait part à l’exécutif de leurs craintes quant au manque de visibilité en matière fiscale ou salariale alors que depuis sept ans la politique d’Emmanuel Macron cherche à attirer les investissements étrangers. « Cela se reflétera dans les urnes, ce n’est pas possible autrement », veut croire un communicateur de l’exécutif quand d’autres se résignent et prédisent « une boucherie » à la majorité actuelle.
Certains ministères sont plus épargnés par la montée des inquiétudes. Malgré l’imminence des Jeux Olympiques, le ministère des Sports note « une relative sérénité » de ses interlocuteurs puisqu’en termes d’organisation tout est plus ou moins sur la bonne voie. Dans le domaine de l’Éducation également, il n’y a eu jusqu’à présent que peu de signes d’anxiété au sein du ministère, nous dit-on. D’autant que les professeurs sont occupés à gérer les examens de fin d’année.