Les Minions de « Moi, moche et méchant », un mème aussi ringard qu’éternel

CINEMA – Sur Internet, il y a des tendances indémodables : des animaux mignons, des gifs de films et des Minions. Et avec Moi, moche et méchant 4 qui sort ce mercredi 10 juillet, le marketing et les memes qui vont avec reprennent de plus belle. Mais d’où vient le meme des Minions, et pourquoi est-il l’un des plus tenaces de la dernière décennie ?

Comme vous pouvez le voir dans notre vidéo ci-dessus, si le premier Un moi méprisable est sorti en 2010, ce n’est qu’en 2015 avec le film Les Minions Les mèmes de Minions ont pris de l’ampleur. Composés d’une image d’un Minion accompagnée d’une citation, ils sont principalement postés par les baby-boomers sur Facebook.

Déjà parce que le template est très simple d’utilisation, mais aussi parce que les Minions sont le personnage idéal pour un meme. Les Minions n’ont pas de sexe, pas de race, ce sont simplement des boules d’émotion »explique à la HuffPost Jamie Cohen, professeur d’activisme numérique à la City University de New York et spécialiste de la culture numérique. Et comme ils sont un objet apolitique, ils peuvent être utilisés pour diffuser tout type de message. « .

Ce type de mème est également l’exemple parfait de la différence d’humour entre les baby-boomers et les plus jeunes, des millennials à la génération Z. Pour les milléniaux, l’humour doit être ironique « , explique Ana Krajinović, chercheuse en linguistique à l’Université de Tilburg. Mais les baby-boomers le prennent plus au pied de la lettre, et pour eux, le Minion est là pour vous dire : « C’est une blague. » »

« La haine des Minions » et la reprise de la génération Z

Mais les Minions ont également été utilisés par la suite pour diffuser des messages conservateurs, voire misogynes., Le reste de l’internet a commencé à les détester. Déjà à cause du marketing délirant autour des films, jugé excessif, mais aussi parce que les Minions ne sont pas un pur produit d’internet comme Doge ou Troll Face.

 » Les Minions sont problématiques pour Internet, car techniquement, ils appartiennent aux studios Universal »ajoute Jamie Cohen. Ainsi, lorsque vous partagez un mème Minion, vous partagez techniquement une publicité, et non quelque chose d’organique sur Internet.Nous sommes donc entrés dans une ère de « La haine des Minions », où aimer les Minions est devenu plus gênant que jamais. Un subreddit intitulé  » r/MinionHate » se consacrait même à troller les utilisateurs de Facebook avec des mèmes de Minions, tous plus vulgaires ou inappropriés les uns que les autres.

L’histoire de ce mème absurde aurait pu s’arrêter là… Mais les Minions ont été tellement détestés qu’ils sont redevenus drôles, cette fois au second degré. La génération Z est plus méta que la génération Y « , décrypte Ana Krajinović.  » Notre connaissance de ce qui est drôle et tendance s’accumule, et nous nous retrouvons avec des blagues et des mèmes de plus en plus abstraits..

La génération Z se réapproprie donc les Minions, à tel point que lorsque Les Minions 2 sort en 2022, les adolescents se déguisent pour aller le voir au cinéma. C’est la tendance du  » Les gentilshommes « , et l’idée est de créer un décalage entre le film, destiné aux enfants, et sa tenue formelle.

Aujourd’hui, les Minions continuent d’évoluer sur les réseaux sociaux, que ce soit avec des costumes, des sons TikTok ou des farces. Tant que les films continueront de sortir, on aura l’impression de rester coincés avec ce meme, aussi ringard qu’éternel.

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