Les militants de La France Insoumise s’agacent du rejet de leur candidate Lucie Castets au poste de Premier ministre
En marge de la rentrée politique du parti, près de Valence, Jean-Luc Mélenchon a ouvert samedi la porte à un gouvernement de gauche, dirigé par Lucie Castets, mais sans LFI. La droite continue d’assurer qu’elle censurerait un tel gouvernement, de quoi agacer les militants face à ce qu’ils considèrent comme des « prétextes ».
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La situation reste bloquée. Alors qu’Emmanuel Macron va reprendre ses consultations lundi 26 août, en recevant l’extrême droite et les présidents de l’Assemblée nationale et du Sénat, le chef de file des Insoumis Jean-Luc Mélenchon a proposé, samedi 24 août, un gouvernement NFP dirigé par Lucie Castets, sans ministre LFI, mais avec la mise en œuvre de l’intégralité du programme. La droite du camp présidentiel et Les Républicains répondent toujours non, tant la situation irrite et agace les militants des universités d’été des Insoumis à Châteauneuf-sur-Isère, près de Valence.
Au milieu des stands sur l’antifascisme ou la cause palestinienne, les militants acclament Lucie Castets, de passage à Amfis. Mais à côté, Marc a peu d’espoir quant au sort que réserve Emmanuel Macron à leur candidate : « Depuis le début il ne veut pas, donc il ne changera pas. On verra le résultat mais c’est déjà écrit… Les consultations sont une comédie, une imposture, comme la plupart des choses qu’il a faites. C’est un rêve, de la communication et du gros blabla… »
Farid souligne toutefois que LFI est prête à céder sa place si le chef de l’Etat accepte un gouvernement de Nouveau Front Populaire : « On aimerait qu’il y ait des ministres frondeurs, mais ce n’est pas grave. On n’est pas là pour avoir des places ou des sièges comme les macronistes. C’est leur habitude. »
Dans la file d’attente pour aller écouter Lucie Castets, Odile s’agace du fait que le camp présidentiel « décrète que La France Insoumise n’est pas dans l’arc républicain » alors que « même le Conseil d’État a dit qu’ils n’étaient pas d’extrême gauche »Pour ce retraité, c’est juste une question de stratégie : « Évincer LFI sert de prétexte pour briser le Front populaire, je pense, et surtout pour que Lucie Castets ne soit pas nommée et que le programme ne soit pas mis en œuvre. »
« Nous, républicains, sommes prêts, dans l’intérêt général, à accepter de ne pas participer au gouvernement. »
Odile, militante LFIfranceinfo
Son amie Dominique pense que les macronistes craignent le NFP : « Ils ne veulent absolument pas que nous commencions une quelconque réforme parce qu’ils savent que si nous commençons une quelconque réforme, les gens risquent de rejoindre le Nouveau Front Populaire. C’est ce qu’ils ne veulent pas, donc toutes les excuses sont bonnes. Il ne faut pas que les gens voient qu’il y a des alternatives. »
C’est précisément l’autre ligne rouge que mettent en avant LR et la droite du camp présidentiel : le programme du Nouveau Front populaire, l’abrogation de la réforme des retraites ou encore les hausses d’impôts.