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Les migrants de Sierra Leone coincés au Liban

Lorsqu’une frappe israélienne a tué l’employeur de Fatima Samuella Tholley et détruit presque tout ce qu’elle possédait dans le sud du Liban, ses espoirs de retourner en Sierra Leone et d’échapper à la spirale de la violence se sont évanouis. Munies de vêtements de rechange dans un sac en plastique, la femme de ménage sierra léonaise de 27 ans et son cousin ont fui ensemble en ambulance vers Beyrouth, la capitale libanaise.

Déconcertés et terrifiés, ils sont plongés dans le chaos d’une ville bombardée, qu’ils ne connaissent pas, hormis l’aéroport où ils étaient arrivés quatre mois auparavant. « Nous ne savons pas aujourd’hui si nous vivrons ou non, seul Dieu le saitdit Fatima, qui s’effondre en larmes lors de son appel vidéo avec l’Agence France-Presse (AFP). Je n’ai rien : pas de passeport, pas de document. »

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Ils ont passé des jours à s’abriter dans le débarras exigu d’un appartement vide, qui, selon eux, leur avait été offert par un homme qu’ils avaient rencontré pendant leur voyage. Incapables de communiquer en français ou en arabe, sans accès aux informations télévisées, ils ne pouvaient que regarder depuis leur fenêtre les grèves tomber autour d’eux.

L’Agence France-Presse (AFP) a interrogé par téléphone six employées de maison sierra léonaises, qui ont toutes décrit un sentiment de stupéfaction et d’impuissance face aux frappes israéliennes qui ont fait plus de 1 000 morts au Liban depuis la mi-septembre. et contraint des centaines de milliers de personnes à fuir.

Un large éventail d’abus

La Sierra Leone, petit pays d’Afrique de l’Ouest, abrite une forte communauté libanaise établie depuis plus d’un siècle, fortement impliquée dans les affaires et le commerce. Dans le même temps, de nombreux Sierra Léonais se rendent chaque année au Liban pour apporter une aide financière à leurs familles restées au pays.

Leur situation est régie par un système de parrainage controversé connu sous le nom de kafalaqui est ouvert à un large éventail d’abus, selon les organisations de défense des droits de l’homme, y compris la retenue sur les salaires et la confiscation des documents officiels, qui constituent leur seul salut pour les travailleurs souhaitant quitter le pays.

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« Quand nous sommes arrivés ici, nos employeurs nous ont pris nos passeports, ils ont tout confisqué jusqu’à la fin de notre contrata déclaré Mariatu Musa Tholley, 29 ans. MAINTENANT, (les bombardements) tout brûlé, même nos employeurs. Seulement nous avons survécu. Nous ne savons rien, nous n’avons aucune information. Nos voisins ne nous ouvrent pas la porte parce qu’ils savent que nous sommes noirs. Nous ne voulons pas mourir ici. »

Fatima et Mariatu ont déclaré qu’elles gagnaient chacune 150 dollars par mois, travaillant de 6 heures du matin à minuit, sept jours sur sept. Ils ont déclaré qu’ils étaient rarement autorisés à quitter la maison.

Pas d’argent ni de document officiel

La Sierra Leone s’efforce d’établir le nombre de ses ressortissants actuellement au Liban et de fournir des certificats de voyage d’urgence à ceux qui n’ont pas de passeport, a déclaré à l’AFP Kai S. Brima, du ministère des Affaires étrangères.

Patricia Antwin, 27 ans, est arrivée au Liban en décembre 2021 comme femme de ménage pour subvenir aux besoins de sa famille. Elle dit avoir fui son premier employeur après avoir été victime de harcèlement sexuel, forcée d’abandonner son passeport. Lorsqu’une frappe aérienne a touché la maison de son deuxième employeur dans un village du sud du pays, Patricia s’est retrouvée sans rien. «Les gens pour qui je travaille m’ont quitté et sont partis»assure-t-elle.

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Patricia raconte qu’un chauffeur qui passait l’a vue pleurer dans la rue et lui a proposé de l’emmener à Beyrouth. Comme Fatima et Mariatu, elle n’a ni argent ni document officiel : « Je suis venu seulement avec deux vêtements dans un sac en plastique. » Elle a d’abord dormi sur le sol de l’appartement d’un ami, puis s’est installée sur le front de mer de Beyrouth après l’intensification des grèves.

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Patricia trouve alors refuge dans une école chrétienne à Jounieh, à une vingtaine de kilomètres au nord de la capitale. « Je ne veux pas perdre ma vie ici »implore la jeune femme qui a laissé son enfant en Sierra Leone.

« Nous n’avons pas d’endroit où dormir, nous n’avons pas de nourriture, nous n’avons pas d’eau »témoigne de son côté Kadij Koroma, une autre femme de ménage, séparée de son employeur depuis sa fuite vers Beyrouth. Elle dit qu’elle doit mendier pour avoir quelque chose à manger. « Nous ne savons pas où allerprécise-t-elle. Partout où nous allons, il y a des bombes. »

Le Monde avec l’AFP

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Eleon Lass

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