Le gouvernement et la Ligue veulent durcir le ton, et les clubs pourraient payer cher le comportement de leurs supporters. Quelques jours après les chants homophobes entendus au Parc des Princes lors de la rencontre PSG – Strasbourg, principalement par les Ultras de la tribune d’Auteuil contre l’OM, le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, a convoqué les autorités du football français. « Cette réunion a permis de s’entendre sur un certain nombre d’orientations et de décisions »a résumé en substance le patron de la FFF, Philippe Diallo, au micro de CMR. Ce matin, Bruno Retailleau a déclaré sur France Inter je veux diriger les mesures nécessaires au rétablissement de l’ordre dans les stades et en marge des matches », tout en appelant les dirigeants à « prendre leurs responsabilités« .
Le temps de la prise de conscience est passé, et les autorités veulent désormais passer à la vitesse supérieure : celle des sanctions contre les fauteurs de troubles. C’est ce qu’a résumé le ministre des Sports, Gil Avérous, au micro de BFMTVdéclarant que de lourdes sanctions pourraient tomber ce dimanche, lors du Classique entre l’OM et le PSG (20h45), si des chants homophobes étaient scandés : «Nous voulons mettre fin aux excès. Qu’il s’agisse d’actes de violence, d’actes d’homophobie… Très concrètement, parmi les décisions prises, nous souhaitons appliquer strictement le protocole de la FIFA. Dès qu’il y aura un chant homophobe, il y aura suspension du match avec rappel à l’ordre. a insisté le ministre, reconnaissant que la rencontre entre Paris et Strasbourg aurait dû, en ce sens, être arrêtée le week-end dernier. La demande faite à la LFP et à la FFF en général est d’appliquer strictement la réglementation : suspension, interruption et arrêt. Et nous le ferons dimanche. Le match sera arrêté et perdu pour l’équipe locale, c’est très clair et cela a été très bien entendu par la Ligue.
La billetterie nominative sera obligatoire pour les grands clubs de Ligue 1
Individualiser les sanctions est évidemment l’objectif de la Ligue et du gouvernement. Mais comme l’a répété Gil Avérous ce jeudi, la sanction collective pourrait aussi être une solution en cas de récidive, et une manière de faire prendre conscience de la portée de ses actes. « Sanctionner collectivement n’est pas ma règle, c’est le protocole de la FIFA. C’est ainsi qu’il faut mettre un terme à une dérive répétée. Si les chants reviennent dans les stades, en effet, il y aura un arrêt du match, l’évacuation du stade et le match perdu, malheureusement, parfois, il faudra passer par des sanctions collectives, même si on se mobilisera pour individualiser les sanctions. »En attendant, un système de billetterie nominative sera désormais obligatoire parmi les grands clubs de Ligue 1, à savoir le PSG, l’OM et l’OL. Cela pourrait garantir aux autorités une traçabilité plus précise des fauteurs de troubles, parfois cagoulés dans les tribunes.
« Nous allons activer la billetterie nominative, je vais signer un décret qui entrera en vigueur le 31 décembre, et qui rendra la billetterie nominative obligatoire lors des matches de l’OL, de l’OM et du PSG. Chacun doit être muni d’un ticket avec une place à son nom, et clairement identifiée, afin que l’on puisse identifier d’où viennent les chants et les commentaires, et identifier ceux qui feront l’objet d’interdictions de stade. », a indiqué le ministre. Au plus tard en fin de saison, tous les clubs de L1 et L2 seront également concernés par ce système de billetterie nominative. Et même si cela ne suffit pas, le gouvernement et les autorités compteront sur les caméras de plus en plus sophistiquées installées dans les stades pour l’identification. « Il n’y a pas d’inquiétude quant au fait qu’à très court terme, nous serons capables d’identifier où se trouvent les fauteurs de troubles grâce aux caméras. Pour ceux repérés le week-end dernier (lors de PSG – Strasbourg), ils seront poursuivis, sanctionnés et bannis du stade. En Angleterre, 3000 supporters sont bannis des stades, en Allemagne 1500, en France, c’est seulement 200, il y a un écart. Tout le monde doit savoir que les fauteurs de troubles seront suivis personnellement et que la justice sera la plus sévère possible.»Refaire des stades en lieux de vie et de tranquillité, c’est l’objectif du gouvernement, surtout après le succès de Paris 2024.
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