les menaces de représailles de Téhéran font craindre une escalade au Proche Orient
Les menaces de représailles de l’Iran contre Israël, suite à une frappe meurtrière contre le consulat iranien à Damas, en Syrie, font monter les tensions au Moyen-Orient. Dans ce contexte, les États-Unis ont annoncé jeudi – signe concret du resserrement dans la région – qu’ils restreignaient les déplacements en Israël des membres de leur personnel diplomatique et de leurs familles.
Le général américain en charge du Moyen-Orient, Michael Erik Kurilla, est en Israël pour discuter avec les chefs militaires du pays « Menaces sécuritaires dans la région », a déclaré le porte-parole du Pentagone, Pat Ryder. Selon lui, cette visite, prévue avant les menaces iraniennes, a été avancée « en raison des développements récents ». La compagnie aérienne allemande Lufthansa a également annoncé qu’elle prolongeait la suspension de ses vols à destination et en provenance de Téhéran, « probablement jusqu’à samedi (inclus) »à cause de ces tensions.
Mercredi, le guide suprême de la République islamique d’Iran, l’ayatollah Ali Khamenei, a assuré dans un discours diffusé en direct à l’occasion de l’Aïd-el-Fitr que « le régime maléfique (c’est ainsi qu’il appelle Israël) avait fait une erreur, (qu’il devait le faire) sera puni et le sera(il) puni « en réaction aux frappes attribuées à l’aviation israélienne qui ont détruit le consulat iranien à Damas.
Celles-ci ont fait seize morts, dont sept membres du Corps des Gardiens de la révolution, l’armée idéologique de la République islamique, selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme. Après des conversations téléphoniques avec ses homologues allemand, australien et britannique, le chef de la diplomatie iranienne, Hossein Amir Abdollahian, a évoqué la » besoin « que Téhéran réponde à ces frappes, tout en cherchant à « éviter les tensions ».
Le soutien « indéfectible » de Joe Biden à Israël
Le ministre israélien des Affaires étrangères, Israel Katz, a répondu sur son compte X en déclarant : « Si l’Iran mène une attaque depuis son territoire, Israël réagira et attaquera l’Iran. » « Nous sommes en pleine guerre à Gaza, qui continue à toute vitesse (…)mais nous nous préparons également à relever des défis sur d’autres théâtres » opérations, a prévenu jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.
La Maison Blanche a déclaré jeudi qu’elle avait » averti « L’Iran, tandis que le secrétaire d’État Antony Blinken s’est entretenu par téléphone avec ses homologues chinois, turc et saoudien, les appelant à faire pression sur Téhéran contre toute attaque visant Israël, selon le département d’État. « Comme je l’ai dit au Premier ministre Netanyahu, notre engagement en faveur de la sécurité d’Israël face aux menaces de l’Iran et de ses alliés est inébranlable.a également déclaré le président américain, Joe Biden, avant d’insister : Je le répète : inébranlable. Nous ferons tout notre possible pour protéger la sécurité d’Israël. » La Russie et l’Allemagne ont, pour leur part, appelé à » retenue « afin d’éviter une escalade au Moyen-Orient.
Cette réponse potentielle de l’Iran aux frappes israéliennes contre son consulat intervient alors que les discussions diplomatiques autour d’une trêve entre Israël et le Hamas n’ont jusqu’à présent pas permis de parvenir à un compromis. Jeudi, Israël a accusé le Hamas de « pour tourner le dos » à une « offre très raisonnable ».
La dernière proposition avancée par le Qatar, les Etats-Unis et l’Egypte prévoit dans un premier temps une trêve de six semaines ainsi que la libération de 42 otages détenus à Gaza en échange de 800 à 900 Palestiniens emprisonnés par Israël et du retour chez eux. il s’agit d’habitants du nord du territoire déplacés par la guerre, selon une source du Hamas à l’Agence France-Presse (AFP).
L’application mondiale
Le matin du monde
Chaque matin, retrouvez notre sélection de 20 articles à ne pas manquer
Téléchargez l’application
Avant tout accord, le Hamas exige un cessez-le-feu définitif, le retrait israélien de Gaza, une augmentation significative de l’aide humanitaire, le retour des déplacés et un accord. » sérieux « échange d’otages et de prisonniers palestiniens. Le leader du mouvement islamiste, Ismaïl Haniyeh, affirme que la mort en début de semaine de trois de ses fils lors d’une frappe israélienne à Gaza n’était pas de nature à affaiblir sa position dans les négociations.