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Les « Mémoires d’Hadrien » de Renaud Meyer fidèles à la plume de Marguerite Yourcenar

Le roman historique de Marguerite Yourcenar est adapté et réalisé par Renaud Meyer, avec Jean-Paul Bordes.

Au loin, le bruit des vagues. L’empereur Hadrien (76-138), au terme de son voyage, au moment de choisir un successeur, se confronte à son passé, sans rien renier. Dans la petite salle du théâtre de poche, l’excellent Jean-Paul Bordes fait face à son public. Qui, contraint à cette proximité, partage encore plus les interrogations de celui qui a préféré la paix à la guerre durant son règne ; et qui consolida le fonctionnement de l’administration romaine.

Hadrien est devenu célèbre pour sa gouvernance de l’empire, mais aussi, et bien plus récemment, grâce au roman historique publié en 1951 (chez Plon) de Marguerite Yourcenar. Première femme élue à l’Académie française (en 1980), l’écrivaine a imaginé cette histoire, conçue comme une longue lettre de souvenirs, et probablement proche de la réalité historique, selon les avis des spécialistes.

Miroir de questions

Renaud Meyer, qui a adapté et réalisé ce copieux texte, a voulu, dit-il, « un spectacle dénué de tout artifice ». Et cela fonctionne parfaitement avec un seul vestige d’inspiration romaine au centre de l’espace. Mais il s’agit avant tout, ajoute-t-il, d’entretenir une sorte « pour refléter les questions des spectateurs sur l’amour, la mort et les beautés du monde ».

L’empereur terminant, en préparant le trône à Marc Aurèle, son petit-fils adoptif, évoque avec une infinie tendresse son amour pour Antinous, mort noyé dans le Nil, âgé de vingt ans seulement, et dans des circonstances restées obscures. Il ne nie d’ailleurs rien de ses actions pour pacifier ses territoires.

Dans ce paysage pittoresque dépouillé, on retiendra la très grande fresque peinte de Marguerite Danguy des Déserts qui, telle une toile naïve, raconte les pays traversés par Hadrien et les excès de l’empire dans les premiers siècles après J.-C. Cette toile souple, parfois portée comme une toge, participe au respect de la poésie qui se dégage de l’ensemble de l’œuvre.

Jusqu’au 13 juillet, 19h ; Théâtre de poche ; 75 boulevard du Montparnasse, Paris 6e ; téléphone : 01 45 44 50 21 ; theatredepoche-montparnasse.com

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William Dupuy

Independent political analyst working in this field for 14 years, I analyze political events from a different angle.
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