Les membres d’un groupe de metal russe arrêtés lors d’un concert pour « propagande des symboles nazis »
Les membres d’un célèbre groupe de metal russe, Korrozia Metalla, ont été arrêtés samedi soir par la police lors d’un concert à Nijni-Novgorod (à l’est de Moscou). Ils ont été accusés de « propagande des symboles nazis », ont rapporté les autorités.
« Des policiers, soutenus par la Garde nationale, ont arrêté trois membres d’un groupe de musique dans l’un des clubs de Nijni Novgorod », a indiqué la police régionale dans un communiqué.
Selon le leader du groupe Sergueï Troitsk, Mark Beygun, le batteur, est « dans le coma après l’attaque de trois tyrans », a-t-il publié dimanche soir sur un réseau social russe, dénonçant l’intervention de la police. Il avait auparavant fait état d’une « descente » effectuée lors du concert, au cours de laquelle du matériel, dont deux guitares de rechange, avait disparu.
« Tout d’abord, ils ont arrêté Ram, le guitariste et moi-même hors de la scène », a-t-il également déclaré dans une interview au journal russe Izvestia. « Puis notre guitariste Zummer et ils ont débarrassé la batterie de la scène (…), Beygun est à l’hôpital de Nijni-Novgorod », a-t-il poursuivi, précisant avoir été condamné à une amende de 132 000 roubles (soit environ 1 350 euros).
« Symboles slaves anciens », selon leur responsable
Les trois membres du groupe, âgés de 57, 19 et 42 ans, sont accusés de « propagande ou d’exposition publique d’attirails ou de symboles nazis », un délit le plus souvent puni d’une amende ou d’une courte période de détention administrative. La police a indiqué avoir saisi des T-shirts et des livres « portant des symboles interdits ».
Selon la directrice du groupe, Maria Rounova, interrogée par l’agence étatique TASS, les symboles en question sont de « vieux symboles slaves ». Sur des images du concert diffusées sur les réseaux sociaux, on peut voir les policiers faire irruption dans la salle pendant le concert et obliger les spectateurs à s’allonger au sol, parfois de manière musclée.
Le secteur culturel en Russie est de plus en plus sous la pression des autorités, après plus de deux ans de conflit en Ukraine couplé à une répression généralisée contre les voix dissidentes.
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