Les meilleurs morceaux de l'audience du numéro un de la viande qui démantèle la loi Egalim
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Les meilleurs morceaux de l’audience du numéro un de la viande qui démantèle la loi Egalim

Les meilleurs morceaux de l’audience du numéro un de la viande qui démantèle la loi Egalim

C’est un homme discret mais qui pèse lourd, très lourd, dans le circuit alimentaire français. Fils du fondateur du groupe Bigard (marque Charal notamment), l’homme est à la tête d’un véritable empire de la viande qui réalise un peu moins de six milliards d’euros de chiffre d’affaires et emploie plus de 15 000 personnes en France. Jeudi 30 mai, Jean-Paul Bigard a été interrogé par la commission d’enquête de l’Assemblée nationale créée pour comprendre comment la France avait perdu sa souveraineté alimentaire. Pendant deux heures, le PDG a répondu aux questions des députés qui s’interrogeaient sur le rôle de l’entreprise dans les négociations avec les éleveurs. Et il n’a pas déçu, qualifiant son entreprise de « société de démolition ». En réponse à une question, il a également confirmé que son groupe faisait partie des trois sociétés faisant l’objet d’une procédure pour infraction aux lois Egalim.

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Dans le cadre de cette loi, le gouvernement s’est engagé à enquêter sur les pratiques commerciales entre industriels et grands détaillants, dans le but de protéger les revenus des agriculteurs. Les députés réunis jeudi espéraient obtenir des réponses de Jean-Paul Bigard pour résoudre la crise agricole. Rappelons que l’homme représente plus de 40 % du marché de la viande en France et compte une cinquantaine de sites de production, dont une trentaine d’abattoirs. Tout sauf un petit.

Ce qu’il a dit à propos de son travail

Il n’a pas sa langue dans sa poche. Plutôt discret sur le plan médiatique, le patron a décrit son activité avec des mots très simples. Et cru. « J’achète des animaux, et je coupe ces animaux en petits morceaux, du museau à la queue », a expliqué le PDG du groupe basé à Quimperlé (Finistère). Avant d’ajouter « Nous sommes une entreprise de démolition. Bien sûr, on recompose ensuite lorsqu’il s’agit de confectionner des produits élaborés, comme le steak haché. Mais c’est un métier assez particulier», a-t-il reconnu.

Pourquoi ne publie-t-il pas ses comptes ?

Interrogé sur la non-publication des comptes de son entreprise, le patron du groupe breton a tenté de se justifier en démantelant la grande distribution. « Quand vous publiez des comptes, vous retrouvez votre bilan sur le bord de la table lors des négociations avec la grande distribution où on nous dit : vous en avez les moyens. Ce n’est pas que j’ai des choses à cacher. Les comptes existent. A Bercy, ils sont largement connus. Je n’ai aucun problème à vous envoyer les bilans de la société Bigard. J’espère juste qu’ils ne font pas la une des journaux.

Ce qu’il pense de la loi Egalim

Interrogé sur les différentes versions du projet de loi Egalim portées par le gouvernement, le patron de Bigard a lâché : « les dés sont pipés », a-t-il répondu, démontant « un gâchis ». « Les bagarres avec les distributeurs sont un véritable gâchis. Les marques distributeurs ne sont pas soumises à Egalim. Le modèle doit s’appliquer à tout.

Pourquoi il ne signe pas toujours des contrats

S’il est visé par des « pré-injonctions » de l’État, c’est parce que les services des fraudes ont identifié des « anomalies » chez Bigard. Le litige porterait sur la « non-contractualisation » avec les éleveurs. « Avez-vous un contrat pour chaque animal ? », demande un député. «Non», répond Jean-Paul Bigard. « Je transforme 23 000 bovins par semaine. Trois à 4 000 d’entre eux sont soumis à des contrats, mais beaucoup sont en libre-échange. Alors essayez de conclure un contrat d’élevage avec des animaux de réforme, essayez-le », a-t-il déclaré. Pourquoi si peu de contrats ? « Nous essayons de faire plus et d’avancer. Mais si vous sanctionnez les entreprises. Pas besoin de faire un bouc émissaire pour montrer à la population que nous faisons respecter les règles.» Si l’État entend le sanctionner, il sait qu’il lui faudra s’accrocher.

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