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Les médecins urgentistes alertent sur la «détérioration inexorable» de leurs services


Dans une enquête publiée mardi 17 septembre, le syndicat Samu Urgences de France s’alarme du « mode de fonctionnement dégradé devenu monnaie courante ».

Les services d’urgence connaissent une « dégradation inexorable » de leur fonctionnement, selon le principal syndicat des médecins urgentistes, qui propose notamment de revoir l’organisation territoriale de ces services.

« Pour la troisième année consécutive, de nombreux services » souffert cet été « des difficultés opérationnelles majeures, liées au manque de personnel soignant »indique Samu Urgences de France dans sa troisième enquête annuelle sur le fonctionnement estival des services d’urgence. «Fonctionner en mode dégradé est devenu monnaie courante»avec « moins de médecins présents pour accueillir un nombre toujours croissant de patients, moins de médecins dans les Smur (ambulances avec médecins pour les urgences vitales), moins de lits pour hospitaliser les patients des services d’urgence »déplore le syndicat.

Le diagnostic contredit celui posé durant l’été par le ministre démissionnaire de la Santé Frédéric Valletoux, selon qui les choses allaient bien cet été. « un peu mieux que l’année dernière »avec des tensions qui n’étaient pas « pas aussi fort »Elle est toutefois plus proche de celle réalisée par la Fédération hospitalière de France (FHF) qui regroupe les hôpitaux publics. Pour celle-ci, le fonctionnement estival des services d’urgence s’était dégradé pour 39% des établissements, 15% détectant au contraire une amélioration. Selon les chiffres du Samu Urgences de France, 61% des services d’urgences intervenant ont dû fermer au moins une ligne médicale (équipe de soins) pendant l’été, contre 57% l’an dernier.

Du côté des Smur (structures mobiles d’urgence et de réanimation), Samu Urgences de France a enregistré 174 fermetures de lignes, contre 166 l’an dernier. Dans une dizaine de cas, « la zone couverte a été laissée sans aucune intervention Smur pour répondre à l’urgence vitale »a déclaré Samu Urgences de France. Pour le syndicat, le système hospitalier doit prendre conscience du problème en affichant une « indicateur de lit de civière » de chaque service d’urgences, c’est-à-dire du nombre de patients en attente d’un lit d’hôpital, au prix d’un risque accru pour leur santé.

Antennes de médecine d’urgence

Et vu la pénurie de médecins urgentistes, il est également nécessaire « revoir le maillage territorial » urgences, estime le syndicat, pour qui « Il n’est plus viable de maintenir tous les services d’urgence » actuel. Certains services existants aujourd’hui pourraient évoluer vers « antenne de médecine d’urgence » (12 heures par jour d’ouverture seulement), et d’autres pourraient être « groupé », « regrouper les équipes sur des sites facilement accessibles à la population »D’autre part, il est nécessaire de maintenir un réseau suffisant d’équipes Smur pour que les urgences vitales puissent être traitées à temps sur tout le territoire, estime-t-il.

Cet été, la presse régionale a régulièrement fait état de cas d’engorgement des services d’urgence, de délais d’attente excessifs et de fermetures de services. La situation est particulièrement tendue, par exemple, en Mayenne, où le service des urgences du centre hospitalier de Laval – chef-lieu de ce département rural de 305 000 habitants – n’arrive pas à recruter suffisamment de médecins urgentistes pour fonctionner normalement 24 heures sur 24, 7 jours sur 7.

La direction de l’hôpital a proposé que la régulation médicale du Samu de Mayenne pendant la nuit soit parfois assurée par le département voisin du Maine-et-Loire, pour libérer du temps aux médecins urgentistes de proximité. La mesure a suscité une levée de boucliers sur le terrain. Le Samu Urgences de France est chargé d’une médiation pour tenter de trouver une solution, a-t-il indiqué. Le problème de l’engorgement estival n’est cependant pas uniquement lié au manque de médecins urgentistes, souligne le syndicat.

Selon son étude, les services d’urgence ont également de plus en plus de difficultés à trouver des lits en aval pour hospitaliser leurs patients. Selon ses chiffres, 23 % des établissements étudiés ont fermé plus de lits en soins intensifs que d’habitude cet été, et 65 % des établissements ont fermé plus de lits en médecine ou en chirurgie que les étés précédents.

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Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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