Les médecins responsables de l’échec
Le bilan d’un dispositif instauré en décembre 2016 par décret, qui permettait à un médecin traitant de prescrire une activité physique à un patient reconnu comme ayant une « affection de longue durée » et de le confier à des éducateurs sportifs spécialisés, montre un échec.
Le projet était ambitieux et impliquait près de 20 millions de personnes, dont des personnes hypertendues et en surpoids, dont l’exercice physique est reconnu comme important pour améliorer leur santé.
Une bonne idée, pas suivie d’effet. Sans entrer dans les détails, pour deux raisons : outre la première consultation, un manque de financement par l’Assurance Maladie et surtout un manque de soutien des médecins généralistes, ce qui peut paraître incroyable au vu des connaissances les plus récentes sur le sujet.
L’exercice physique, une médecine universelle, gratuite et efficace
Le médicament qui agit contre l’obésité et les maladies cardiovasculaires, contre le diabète et la dépression, qui ralentit le vieillissement et prolonge la jeunesse, existe ! De plus, il est gratuit… Mais malheureusement, souvent non prescrit, ou mal prescrit par trop de médecins. Ce produit vraiment miracle… c’est l’exercice physique !
Beaucoup d’entre vous sont probablement déçus par toutes ces promesses alléchantes et la banalité de cette proposition. Pourtant, si vous saviez ce que quelques dizaines de minutes d’exercice quotidien peuvent apporter, il est probable que vous n’attendriez même pas d’avoir fini de lire cette page pour vous précipiter sur vos baskets. Mais vous auriez tort de le faire sans préparation, car il existe aussi l’expression « médecine universelle », le mot « médicament », qui implique toute une série d’indications, de précautions et de contre-indications. C’est là que votre médecin devrait intervenir et c’est probablement par ignorance qu’il n’aborde pas le sujet aussi souvent qu’il le devrait. A sa décharge, il faut dire que, même si elles paraissent banales, toutes ces notions n’ont été vérifiées et publiées dans les grandes conférences médicales que très récemment.
C’est une vraie prescription
Qui dit médicament dit prescription. Car pour chaque individu, il existe un type d’exercice différent et surtout un programme différent. Nous allons passer cette semaine à les détailler.
Pourquoi l’exercice physique fait maigrir et l’inactivité fait gonfler ? Tout simplement parce que nos gènes ne sont pas très éloignés de ceux de l’homme des cavernes dont la principale préoccupation était la chasse. Essayez de chasser un lièvre et vous comprendrez pourquoi ils étaient maigres et pourquoi ils avaient développé un gène d’épargne qui leur permettait de faire des réserves pour les temps de famine. L’homme moderne a cherché des remèdes aux maladies de la pauvreté. Il avait oublié qu’il possédait encore ce gène d’épargne – et sans doute depuis longtemps. Un gène qui, loin de le protéger comme ses ancêtres, met désormais au contraire son existence même en danger. La survie désormais, pour des centaines de millions d’habitants de cette planète, passe par la lutte contre les pathologies de l’opulence et le stress de la vie moderne.
Peu de contre-indications
A qui est interdit de faire du sport ? Presque personne… Mais attention ! A aucun moment on ne parle de sport. Ce sont nos battements cardiaques, leur vitesse, qui définissent la zone à partir de laquelle on passe de l’un à l’autre. Si le sport peut parfois être dangereux, une activité physique avec une limite supérieure de la fréquence cardiaque n’a jamais tué personne… C’est précisément ce que votre médecin doit vous expliquer. Tout comme, en fonction de votre morphologie, de votre âge et de vos goûts, il doit vous conseiller sur le type d’activité à pratiquer.
45 minutes, 4 fois par semaine
Ensuite, comme dans toute bonne prescription, les doses sont importantes. Sachez que de petites durées quotidiennes sont moins efficaces que trois à quatre bonnes séances hebdomadaires.
Pour vérifier la justesse de ces conseils, qui peuvent faire sourire ou hausser les épaules, il existe une preuve irréfutable : les analyses sanguines. En moins de trois mois d’activité régulière, par exemple 1 heure trois fois par semaine, tous ceux qui sont à la limite de la glycémie, ou du cholestérol ou des triglycérides, pourront constater l’efficacité exceptionnelle de cette prescription.