Il est dix heures, et les lycéens attendent dans la cour les officiels venus inaugurer le nouveau lycée international de Vincennes. Pour l’occasion, Valérie Pécresse, présidente de la région Île-de-France, est venue le jour de la rentrée couper le ruban avec David Rea, le proviseur. Il pourra accueillir jusqu’à 1 050 élèves de l’enseignement général. Pour cette première année, il compte au total 280 élèves de 2nde (huit classes) et 140 élèves de 1ère (trois classes). Une section internationale anglaise de 50 élèves par niveau est ouverte depuis l’année dernière. Mais jusqu’à présent, les élèves étudiaient au lycée Berlioz de Vincennes en attendant l’ouverture du nouvel établissement.
Construit sur l’ancienne cité industrielle de Jarry à Vincennes, ce nouveau lycée a été financé à hauteur de 51,4 millions par la région. Il est à la pointe de la technologie, avec des écrans numériques interactifs, le Wi-Fi et un accès Internet haut débit. La terrasse au dernier étage offre une vue magnifique d’où l’on aperçoit au loin le Château de Vincennes et le Zoo Rock.
Les étudiants de Fontenay ne sont pas une priorité
L’école devait ouvrir ses portes à la rentrée dernière. Mais la montée de la pollution des sols avait retardé l’arrivée des lycéens. Aurélien, qui fait sa rentrée de première cette année, est ravi de découvrir enfin son nouveau lycée, tout comme Anouk et d’autres camarades de première qui se sont tous rencontrés à Berlioz l’année dernière. Mme Wiel, qui attend l’inauguration parmi ses élèves, est ravie : « Même si nous avons été bien accueillis au lycée Berlioz, nous avions hâte de commencer notre nouvelle année scolaire ici. » Elle nous explique le processus de sélection utilisé pour intégrer cette section internationale anglophone très recherchée.
Sélectionnés sur dossier, les élèves des collèges de toute la région Île-de-France doivent passer une épreuve : un écrit d’une durée de 1h30 et un oral de 15 minutes en anglais. Le niveau est exigeant. Anouk, qui vient du collège Sólveig Anspach de Montreuil, a eu une moyenne de 19/20 au collège. En première section internationale, elle a opté pour la spécialité maths/HGGSP et SES. « Ils sont tous de très bons élèves en anglais »leur professeur nous le dit. Il faut dire que c’est intense. « Nous avons des cours le samedi matin en anglais de 8h à midi, mais aussi quatre heures de cours d’histoire en anglais », explique Anouk.
Le lycée manque de surveillants
Les élèves viennent principalement des collèges de Bagnolet, Paris, Vincennes et Montreuil. Mais les élèves de Fontenay-sous-Bois sont rares alors que la ville n’est qu’à quelques mètres. Membre de la FCPE (association des parents d’élèves), Jean-François Sanchez explique la raison : « Les familles de Fontenay-sous-Bois ne sont pas prioritaires pour ce nouveau lycée, pour elles c’est un établissement de secteur 2. Car l’académie ne veut pas dépeupler le lycée Pablo Picasso, situé à Val de Fontenay. Si elles veulent postuler, elles doivent postuler en section internationale, dont l’accès est dé-sectorisé. » Une décision qui agace les riverains. « C’est dommage que nous ne puissions pas inscrire nos enfants alors que le lycée Pablo Picasso est à 40 minutes. »regrette Paul, qui habite rue de Trucy, à 5 minutes de l’établissement.
Les élèves de Fontenay-sous-Bois qui souhaitent encore postuler devront se rabattre sur la section internationale, ouverte aux collégiens de toute l’Île-de-France. Enfin, si les équipes sont ravies de découvrir leur nouvel établissement, le manque d’encadrants et de personnels en général les inquiète. « La secrétaire est en arrêt maladie et il manque un superviseur à temps plein », on nous dit. Finalement, « Il y a une pénurie d’enseignants en français, en SES et en histoire-géographie »Bien que moderne et flambant neuf, ce lycée souffre, comme partout ailleurs, de la crise des vocations.