Les membres des Républicains anti-Ciotti veulent tenter une nouvelle fois d’exclure leur président Éric Ciotti, dont la position, disent-ils, brouille les cartes depuis le 12 juin. Par deux fois, les bureaux politiques – ignorés par le président du parti – n’ont pas réussi, la troisième pourrait potentiellement avoir lieu mercredi.
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Les LR hostiles au pacte conclu par Éric Ciotti avec le RN le 12 juin ont tenté à deux reprises d’exclure le président de leur parti. Ils souhaiteraient convoquer rapidement un troisième bureau politique, si possible mercredi 19 juin, pour tenter à nouveau d’exclure leur président, le temps que la justice suspende les deux premières exclusions, non conformes aux statuts.
Cette fois, c’est un quart du conseil national, le parlement du parti, qui réclame officiellement une fonction politique au président du mouvement, « Président fantoche » rectifie une trame LR. Eric Ciotti est tenu de l’organiser, mais rien ne dit qu’il le fera aussi vite que le souhaitent ses adversaires internes. Statutairement, il dispose de huit jours pour le convoquer. Mais l’objectif reste toujours de mettre « pression maximale ».
En attendant, il y a la campagne sur le terrain. Avec une question cruciale pour les électeurs : comment s’y retrouver entre les vrais LR et les faux LR ? Les anti-Ciotti prétendent détenir le logo LR, car ils contrôlent la commission d’investiture – seule habilitée à désigner les candidats – qui a désigné quelque 400 candidats. La soixantaine de pro-Ciotti ont contourné l’obstacle en affichant les photos d’Eric Ciotti et de Jordan Bardella sur des tracts et des affiches. Ils ont ajouté la formule « Les Républicains à droite »Ou « À droite » bref, ainsi que la mention « soutenu par le RN » avec le logo du parti dans la flamme. « Je dis que je suis pour Bardella Premier ministre, cela précise tout de suite »confie un candidat pro-Ciotti.
Pour autant, le logo LR n’est pas un moyen de reconnaître à chaque fois les candidats LR anti-RN. Annie Genevard, la nouvelle patronne des anti-Ciotti LR, a mis le logo LR sur son affiche, Laurent Wauquiez, qui veut redevenir député, l’a également mis sur ses tracts. D’autres participants potentiels utilisent le logo, mais pas tous. « Je ne prends pas de risque compte tenu du litige »confie un candidat.
Du côté des députés LR sortants, nombreux sont ceux qui gomment toute référence au parti. Aurélien Pradié, par exemple, possède des affiches avec juste écrit « une voix forte pour le Lot ». Certains de ses collègues se présentent comme « la droite républicaine »Ou «candidat de la droite et du centre» à cause de « vague » provoqué par Éric Ciotti. « Je remettrai le logo LR quand Ciotti aura dégagé », décide un sortant. Beaucoup font campagne uniquement sur leur nom, avec leurs racines locales en bandoulière. Cette tendance à mettre le logo dans sa poche n’est pas nouvelle : déjà en 2022, de nombreux LR ne mettaient pas en avant leur parti, qui n’a pas forcément eu beaucoup de succès après le crash de Valérie Pécresse à la présidentielle. Mais aujourd’hui, les électeurs de droite sont « perdu », » admet un candidat à sa réélection qui ne mentionne pas LR sur ses tracts. Il est obligé de préciser dans les discussions « Je suis LR anti-Ciotti ».