Icône du sport français depuis le 12 juillet 1998, Zinedine Zidane doit néanmoins composer avec le spectre du dopage depuis son passage à la Juventus Turin.
Près de vingt ans après la fin de sa carrière de joueur, Zinedine Zidane reste l’un des sportifs français les plus appréciés. Et rien n’a pu altérer cette popularité née le 12 juillet 1998 grâce à son doublé contre le Brésil. Ni son coup de tête sur Marco Materrazzi en finale du Mondial 2006, ni les soupçons de dopage à son encontre après son aventure à la Juventus Turin.
Interrogé devant le tribunal de Turin en janvier 2004, Zinedine Zidane avait reconnu avoir pris des gouttes de créatine et de vitamines lorsqu’il jouait à la Juve. « Cela ne m’était jamais arrivé auparavant en France, ni maintenant en Espagne », a-t-il déclaré lors de son audition comme témoin au procès contre son ancien club et plus précisément deux de ses dirigeants, poursuivis pour « escroquerie sportive ».
Même si la créatine ne faisait pas partie des produits interdits par le Comité international olympique (CIO), son utilisation était discutable. Et il en était de même pour les minéraux injectés via des infusions. « Au nom de quoi un joueur devrait-il recevoir une perfusion ? On ne l’utilise que dans des cas extrêmes, comme en chirurgie… », s’est offusqué d’un professeur de pharmacologie dans une enquête complémentaire publiée en septembre 2016, évoquant un
« dopage légal » : « si vous prenez ces drogues à forte dose ou sur de longues périodes, c’est une forme de dopage légal. Il n’y a absolument aucune différence entre se doper et prendre ces produits. »
Zinedine Zidane et l’inquiétant test de 1997
Lors de son témoignage devant la justice italienne, Zinedine Zidane a cité nommément deux produits : Esafosfina et Neoton. Et pour justifier leur consommation, il a évoqué une maladie génétique, la thalassémie, dont souffrait également Pete Sampras et qui se manifesterait par une carence en fer. Mais selon Besma Lahouri, auteur de Zidane, une vie secrète, sorti en 2008, l’ancien Bordelais n’a jamais manqué de fer selon les différents examens médicaux réalisés tout au long de sa carrière.
Dans son livre, Besma Lahouri évoque un autre épisode susceptible de semer le trouble sur la question du dopage. Lors du camp d’entraînement hivernal des Bleus à Tignes, fin décembre 1997, un contrôle inopiné est effectué par Alain Garnier, l’ancien directeur du bureau européen de l’Agence mondiale antidopage, provoquant la colère d’Aimé Jacquet. Et pour cause, selon Marie-Florence Grenier-Loustalot, qui travaille depuis longtemps sur le dépistage des produits dopants en collaboration avec le Comité international olympique. « L’un des tests effectués en première instance a montré un taux suspect de testostérone », dit-elle. Les résultats resteront néanmoins sans réponse…