Mercredi 27 novembre, les locaux d’Indre nature, avenue Marcel-Lemoine à Châteauroux, ne présentent aucune trace de dégâts. « Les apparences sont trompeuses» précise Jacques Lucbert, président de l’association. S’il ne reste plus rien, c’est que les services de la ville sont venus très tôt ce matin faire le ménage. »
La veille, peu avant 18 heures, les agriculteurs protestataires avaient convergé vers les bureaux de l’association de protection de l’environnement.
« Ils ont de mauvais ennemis : nous ne faisons pas les lois, nous ne définissons pas les normes »
Sur place, ils ont déversé « de la paille et un tas de pierres » sur le porche et aux bords des fenêtres. « Notre association a été attaquée, et nos locaux endommagés »déplore Jacques Lucbert. UN « attaque scandaleuse et épouvantable »selon l’association, vécue comme « une menace et une tentative d’intimidation » par les six salariés présents sur les lieux.
« Ils ont les mauvais ennemisa pour sa part souligné le président de la structure. Nous ne faisons pas de lois, nous ne définissons pas de normes. Nous défendons l’intérêt général pour un monde vivable demain. » Considérant que ceci action sert la cause agricole, affirme l’association « déterminé à porter plainte »et attend un « condamnation par les dirigeants politiques ». Avec plusieurs policiers présents sur place, « qui n’est pas intervenu »Indre nature se dit aussi « choqué par l’inaction de la police »et s’inquiète de « sentiment d’impunité que cela peut générer ».
Le préfet répond
«Dès que j’ai eu connaissance de la volonté des manifestants de se rendre au siège de votre association, vous avez été alerté par mon chef de cabinet et j’ai immédiatement positionné les forces de l’ordre.a répondu le préfet Thibault Lanxade, par courrier, au président d’Indre nature. Durant la manifestation, le chef de cabinet est resté en contact quasi permanent avec les gens du siège d’Indre Nature pour les assurer de la présence des forces de l’ordre. La consigne que j’ai donnée était de laisser se dérouler l’événement avec déversement des déchets divers sur la voie publique et de veiller à ce qu’il n’y ait aucune intrusion dans vos locaux ni aucune dégradation des locaux. Il semble que cela ait été respecté. »
« Nous avons voulu reproduire sur le terrain ce qu’ils font subir aux agriculteurs »
« Si les portes de la cité administrative avaient été ouvertes, nous serions allés exprimer notre colère devant les portes de l’Office français de la biodiversité »indique de son côté Mélanie Soulas-Barrault, présidente départementale de la JA.
Jérôme Tellier, président de la FDSEA, estime qu’il s’agissait d’un « Attention, pas de menaces ». « Nous voulions reproduire sur le terrain ce qu’ils font subir aux agriculteurs. En étant constamment contre le monde agricole, nous avons voulu leur montrer que nous aussi pouvons faire pression sur eux. » Il rappelle qu’il n’y avait pas « pas de dégradation, pas de mal aux gens, nous ne sommes pas des voyous »et l’action a eu lieu « sur la voie publique, et en présence des forces de l’ordre ».
Mercredi 27 novembre, la Confédération paysanne de l’Indre a réagi dans un communiqué. « Ne nous engageons pas dans le mauvais combat »a demandé le syndicat, qui a déclaré « pour le maintien des normes de protection, en échange d’un réel soutien pour faire face au changement climatique ». « S’attaquer aux associations de protection de la nature ou à l’OFB n’apportera rien de plus aux agriculteurs de l’Indre. »