Les liens russes de plusieurs eurodéputés d’extrême droite se précisent
Sept pays de l’Union européenne (UE) enquêtent depuis l’automne 2023 sur une opération inspirée par Moscou et visant à déstabiliser les élections européennes du 9 juin et à renforcer les forces politiques pro-russes au sein du Parlement européen. Ces États, dont la France, ont mobilisé leurs services de renseignement, mais aussi, pour certains, leur justice pour traquer les relais de Moscou, qu’il s’agisse de parlementaires, d’hommes d’affaires ou de journalistes qui auraient pu diffuser les diatribes contre rémunération. médias anti-occidentaux et complices de la finance. Parmi eux, plusieurs personnalités de l’extrême droite française.
Le 29 mai, les polices belges et françaises ont perquisitionné le domicile et les bureaux de Guillaume Pradoura, l’assistant français de Marcel de Graaff, à Bruxelles et à Strasbourg. Le représentant européen est membre du Forum pour la démocratie, un parti néerlandais allié au président russe Vladimir Poutine. Il avait occupé les mêmes fonctions auprès de Nicolas Bay – un ancien cadre du Rassemblement national (RN), aujourd’hui membre de Reconquête ! – au Parlement européen, avant d’être exclu du RN, en 2019, pour une photo antisémite ; puis, jusqu’en 2022, avec Maximilian Krah, député européen d’Alternative pour l’Allemagne (AfD), le parti d’extrême droite allemand.
La justice belge intervient dans le cadre d’une enquête ouverte en avril pour « trafic d’influence, corruption passive et appartenance à une organisation criminelle ». Selon le parquet fédéral, des membres de l’institution de Strasbourg étaient « contacté et payé » pour diffuser la propagande russe. M. Pradoura aurait pu faciliter les échanges entre les donateurs pro-russes et les différentes listes d’extrême droite au Parlement européen. La police a saisi à son domicile un certain nombre de clés USB, d’ordinateurs, de lettres et de photos. M. Pradoura n’a pas encore été entendu dans cette affaire.
Un coût de « plus d’un million d’euros »
Le travail de la justice recoupe celui des services de renseignement. En mars, les autorités tchèques ont dénoncé les activités du site d’information Voix de l’Europe, enregistré à Prague, accusé d’avoir diffusé de la propagande russe et corrompu des élus européens. Les services de contre-espionnage polonais ont déclaré le 28 mars avoir saisi près de 100 000 euros lors de perquisitions menées contre des réseaux pro-Poutine.
Selon les informations recueillies par un groupe de médias regroupant Le mondeQuotidiens tchèques Denik N.polonais Gazeta Wyborcza et belge Le soir Et De Morgenl’hebdomadaire allemand Le Temps et l’émission « Kontraste » de la chaîne allemande ARD, l’opération s’est également appuyée sur deux autres sites d’information : Poste de Visegrad Et Golos.eu ; le premier est un site de référence de l’extrême droite française, fondé en Hongrie par deux militants identitaires français : François Lavallou, dit « Ferenc Almassy », et Nicolas de Lamberterie. En 2022, M. Almassy a rendu diverses prestations pour la fondation créée par Identité et Démocratie, le groupe auquel est rattaché le RN au Parlement européen. Le deuxième site, enregistré en Russie, en 2018, affirme « lutter pour les Ukrainiens pro-russes ou d’origine russe qui sont politiquement persécutés ou exposés à la haine ethnique ». E-mails pour Golos.eu sont dirigés vers un serveur avec une adresse IP russe.
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