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Les Lévisiens luttent contre une plante nuisible et pratiquement invincible

Les Lévisiens luttent contre une plante nuisible et pratiquement invincible

Une vingtaine de Lévisiens se sont mobilisés samedi pour lutter contre la propagation de la renouée du Japon. Équipés de gants de jardinage et de pelles, les bénévoles ont passé plusieurs heures sous la pluie à tenter de ralentir la propagation de la vivace.

Originaire du Japon, cette renouée était autrefois vendue en jardinerie. Ses tiges longues et creuses ressemblent à celles du bambou.

Il est vrai que c’est une très belle plante, mais l’environnement est propice à sa croissance et sa croissance n’est pas contrôlée.explique Camille Beauchemin, coordonnatrice à la Fondation pour la protection du patrimoine naturel du Québec (FQPPN).

La plante fait partie des 100 pires espèces envahissantes de la planète. Elle prolifère depuis plusieurs années à Lévis, au grand dam de certains résidents.

Cela tue la biodiversité, c’est invasif, on ne peut pas le tuer.s’exclame Béatrice, une résidente de Lévis qui a participé à la corvée.

Une menace pour la biodiversité

Les racines de la renouée du Japon s’étendent sur plusieurs mètres sous terre. Elles sécrètent une toxine qui asphyxie les plantes qui l’entourent.

L’une des espèces en voie de disparition, selon la Fédération Québécoise des Parents d’Élèvesc’est la gentiane de Victorin, une fleur en voie de disparition critique.

Les résidents qui participent à la corvée.

La renouée du Japon a des racines profondes et dures.

Photo: Radio-Canada / Alexandre Painchaud

La renouée du Japon peut atteindre jusqu’à quatre mètres de hauteur et peut obstruer la vue des résidents sur le fleuve Saint-Laurent.

Un groupe de citoyens demande également à la Ville d’intervenir.

Nous avons demandé à la ville de le tondre régulièrement, mais cela n’a pas toujours été fait et le problème s’est aggravé.affirme Émilien Bouffard, vice-président du groupe citoyen de la rue Saint-Laurent.

En raison de ses longues tiges, beaucoup comparent la renouée du Japon au bambou.

Photo: Radio-Canada / Alexandre Painchaud

Une plante presque invincible

La renouée du Japon est une plante extrêmement tenace. Une fois arrachée, la plante peut repousser plusieurs fois avant de pouvoir être définitivement retirée, d’où l’importance du travail bénévole des résidents.

Il faut que les gens s’y mettent, c’est malheureusement un travail de longue haleine. Il faut faire un suivi fréquent, répété et sur plusieurs années.explique Camille Beauchemin.

La Ville de Lévis a mandaté la Fédération Québécoise des Parents d’Élèves pour diriger les travaux. Des experts étaient sur place pour fournir divers conseils et astuces aux résidents.

Ce n’est pas une espèce toxique, vous pouvez donc la contrôler à mains nues. Il est important de la couper à la base de la plante. Il est également recommandé d’arracher une trentaine de centimètres de racines puis de les jeter non pas au compost, mais à la poubelle.

Une citation de Camille Beauchemin, coordonnatrice à la FQPPN

Ce conseil s’est avéré d’une grande valeur puisque plusieurs résidents ont trouvé la plante sur leur terrain.

Il ne faut pas oublier qu’il s’agit d’un projet de sensibilisation. (…) Quand ils en auront chez eux, ils sauront s’en débarrasser.explique Janik Gaudreault, conseillère en environnement à la Ville de Lévis.

Après plusieurs heures de travail, les bénévoles ont réussi à arracher des centaines de tiges. Il en reste cependant des milliers. C’est pourquoi deux corvées supplémentaires seront organisées cet été.

La ville de Québec fait face au même problème. Des efforts sont déployés pour les éliminer, notamment au Domaine de Maizerets et autour de la rivière Beauport.

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