les larmes de Judith Godrèche face au vote de l’Assemblée nationale
Ce jeudi 2 mai, sous les yeux mouillés de larmes de l’actrice, devenue porte-drapeau de la lutte contre les violences sexuelles sur mineurs dans le milieu du cinéma, les députés ont voté la création d’une commission d’enquête.
Le 4 avril, lors de sa deuxième audition à l’Assemblée nationale, Judith Godrèche déclarait qu’il ne s’agissait « que d’un murmure, d’un cri étranglé ». Pourtant, ce jeudi 2 mai, la comédienne a été entendue. Suite à sa demande, les députés ont voté à l’unanimité la création d’une commission d’enquête chargée d’étudier « les abus et les violences » dans le cinéma, l’audiovisuel, le spectacle vivant, la mode et la publicité. Sur Instagram, l’actrice a réagi en postant une vidéo qui montre le moment juste après le vote. On la voit dans les tribunes de l’hémicycle, émue jusqu’aux larmes, un large sourire aux lèvres. Des larmes de bonheur donc, pour celui qui a porté plainte pour viol sur mineure contre les réalisateurs Benoît Jacquot et Jacques Doillon. Elle aussi qui portait sur ses deux épaules la voix des 6 000 témoignages de victimes de violences, qu’elle a reçus depuis un appel qu’elle a lancé sur les réseaux sociaux. « MERCI. Nous sommes une foule. À l’aube d’un nouveau jour », a-t-elle écrit en légende de sa publication.
« Nous allons agir parce que c’est urgent »
Après le vote, certains membres de l’Assemblée ont pris la parole pour saluer le résultat. Notamment Perrine Goulet, présidente de la délégation aux droits de l’enfant. Après la première audition de Judith Godrèche à l’Assemblée, le 14 mars, le député MoDem lui a dit : « Par quel moyen, c’est à définir, en tout cas on ne lâchera pas votre parole, je pense qu’on peut la garantir. .» Fidèle à ses propos, elle a une nouvelle fois tenu à s’adresser à l’actrice. « Chère Judith, si les autres ne vous ont pas entendu, nous vous avons entendu, nous les députés », a-t-elle déclaré au micro de l’hémicycle. Alors aujourd’hui, nous allons faire mieux que de vous écouter. Nous allons agir parce que c’est urgent.
Sur Franceinfo, Judith Godrèche s’est également réjouie du résultat de ce vote et de « cette place qui est donnée, dans cette Assemblée nationale, où les lois sont votées et pensées, à tous les techniciens, à toutes les jeunes comédiennes, à tous les jeunes comédiens, qui sont en silence ou ont été maltraités. « Je me suis battue avec mes petits moyens », a ajouté l’actrice. Il faut que ces personnes aient la possibilité de témoigner anonymement, car elles ont peur. Et il faut aussi « que les gens répondent aux questions sous serment, tout en étant filmés », a-t-elle insisté.