Les justifications de Dominique Pelicot au procès du viol de Mazan
COMPTE RENDU D’AUDIENCE – Ce mardi, le principal accusé, qui était signalé malade depuis plusieurs jours, a réapparu à l’audience. Il s’est exprimé pour la première fois devant le tribunal correctionnel du Vaucluse, affirmant que sa femme était « merveilleuse » et qu’elle « ne méritait pas ça ».
Vêtu d’une polaire grise, s’appuyant sur une canne, Dominique Pelicot est assis sur sa chaise, jambes croisées, semblant prêt à donner une conférence. Lors de cette troisième semaine d’audience, l’homme de 71 ans, qui risque 20 ans de réclusion criminelle, aurait très bien pu ne pas être présent : depuis le début de ce procès, il souffre de troubles rénaux. Ayant prétendu souffrir d’atroces douleurs, il s’est absenté tous ces derniers jours.
Gisèle Pelicot, son ex-femme, qu’il a droguée à son insu et livrée à des inconnus recrutés sur Internet pendant dix ans, le regarde de haut en bas. Au bout de quelques minutes, le regard fixe et la tête penchée sur le côté, elle le fixe avec une insistance suppliante, avec ce regard que les enfants peuvent parfois prendre pour dire « Je veux comprendre ».
D’une voix faible et chevrotante, à peine audible, Dominique Pelicot répond aux questions du tribunal. Après quelques phrases sur son enfance marquée par la violence de son père, il évoque aussitôt cette nuit à l’hôpital de Châteauroux. Pour lui, c’est là que le mal a pris racine. C’est là que germe la graine de sa perversité. Il n’a que 9 ans à l’époque. Sa chambre est plongée dans l’obscurité. Un homme entre…