Globalement, l’insertion professionnelle des jeunes diplômés « se porte bien », malgré une hausse de la part des CDD et une baisse des salaires.
Un ingénieur à Bure, le 8 août 2024. (AFP / JEAN-CHRISTOPHE VERHAEGEN)
Les sociétés d’ingénierie et les bureaux d’études attirent de plus en plus de jeunes ingénieurs français au détriment de l’industrie, qui reste pourtant le principal débouché des entrants sur le marché du travail, montre l’étude annuelle de l’Association des ingénieurs et scientifiques de France (IESF) rendue publique jeudi 3 octobre. .
Au cours des deux dernières années,
11% des jeunes diplômés des écoles d’ingénieurs ont été recrutés par des sociétés d’ingénierie et des bureaux d’études
(qui sont souvent des sous-traitants de l’industrie, NDLR), alors que la proportion d’ingénieurs travaillant dans les bureaux d’études n’était jusqu’à présent que de 7 %.
En revanche, « il y a un peu moins de jeunes ingénieurs qui entrent (36%) dans l’industrie », alors que la proportion d’ingénieurs présents dans ce secteur était jusqu’à présent de 38%, a souligné Bernard Cathelain, président de l’IESF, lors de la présentation de l’étude. .
« On voit moins d’attractivité que par le passé
même si l’industrie reste (un débouché) dominant par rapport aux autres secteurs » pour les jeunes diplômés des écoles d’ingénieurs, a-t-il souligné.
Les CDD en hausse, les salaires en baisse
Globalement, l’insertion professionnelle « se porte bien », indique l’étude, malgré une « légère dégradation » constatée par rapport à l’année dernière en nombre de CDI et au niveau des salaires. Ainsi, 100 % des jeunes diplômés trouvent un emploi, mais le nombre de CDI est passé à 73,6 % en 2023 contre 76,5 % en 2022, tandis que le nombre de CDD a augmenté à 20,3 % contre 15,4 %.
Les salaires de départ sont tombés à 29 000 euros par an en 2023 contre 34 000 en 2022 pour ceux du niveau le plus bas (premier quartile), et à 42 500 euros contre 43 500 euros pour ceux du niveau le plus élevé (troisième quartile).
La féminisation ne progresse pas
les femmes représentent 29% des 46.500 ingénieurs nouvellement diplômés en 2023, et 24,2% des 1.137.000 ingénieurs actifs que compte le pays, des chiffres quasi stables par rapport à l’année dernière. « L’enquête montre qu’on est à un plateau pour le nombre de femmes ingénieurs, entre 26 et 29 % depuis 2011 », souligne Marie-Liesse Bizard, présidente de l’observatoire des ingénieurs scientifiques, dans l’étude.
L’inquiétude dans ce domaine augmente « en raison de
la baisse du nombre de jeunes filles dans les classes préparatoires aux grandes écoles et dans les écoles d’ingénieurs
« , a ajouté Bernard Cathelain, qui s’est néanmoins dit « opposé » à la mise en place d’un système de quotas.
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