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les interventions des forces de l’ordre ne servent à rien, selon les habitants

Quand l’aéroport international de Nouméa rouvrira-t-il ? La question demeure alors que la police multiplie les opérations pour tenter de dégager la RT1, l’axe principal qui dessert la Grande-Terre du nord au sud. Mais aussitôt dégagé, aussitôt rebarricadé… La patience des locaux et des voyageurs est mise à rude épreuve.

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Les forces de l'ordre multiplient les opérations de déminage pour dégager la RT1, l'axe principal qui dessert la Grande-Terre du Nord au Sud, en Nouvelle-Calédonie, le 31 mai 2024. (ERIC AUDRA/RADIO FRANCE)

A l’entrée nord de Païta, premier village après Nouméa, des gendarmes et des blindés légers percent les barrages routiers, puis des tractopelles soulèvent les carcasses, emportées par des camions bennes.

Yolande attend dans sa camionnette, elle espère que la route sera définitivement dégagée. « Pour aller en ville maintenant, il faut deux heures au lieu d’une demi-heure, elle s’énerve. Ils ont chacun leur propre combat. On le respecte mais quand même, cela impacte une certaine liberté. Je pense que ce n’est pas correct. C’est même dommage, car ils ne savaient pas comment gérer ce qui s’était passé. S’il y a des excès, c’est la faute de tous, pas seulement des leaders indépendantistes. C’est mon point de vue ».

Les forces de l'ordre mobilisées pour des opérations de déminage sur l'axe principal qui dessert la Grande-Terre du Nord au Sud, en Nouvelle-Calédonie, le 31 mai 2024. (ERIC AUDRA/RADIO FRANCE)

« Ce n’est pas comme ça qu’on peut avancer, à mon avis », dit Jean-Louis, à qui il ne faut pas parler de la lutte pour l’indépendance. Son pick-up garé sur le côté, il observe la scène, ennuyé. Selon lui, le dégagement de la route de l’aéroport est un éternel recommencement. « S’ils ne laissent personne derrière eux, ça ne sert à rienobjecte-t-il. Nous pouvons recommencer aujourd’hui, demain, après-demain… » Son seuil de tolérance est « loin d’être d’actualité »il a dit. « Nous allons juste fermer notre entreprise, licencier les travailleurs. C’est tout. Il n’y a pas de problème. Tout va bien », dit-il avec amertume. Jean-Louis travaille « dans les fruits et légumes ». « On jette, on jette, on jette… »

L’opération de défrichement est également jugée vaine par Victor, un enseignant. « Ces actions ne servent à rien. Voilà combien de temps elles sont là, à s’éclaircir et à se rééclaircir. On peut conjuguer le verbe à tous les temps », ironise-t-il. L’aéroport de la Tontouta est fermé depuis le 14 Peut et le restera jusqu’à nouvel ordre. L’incertitude demeure car la route semble toujours inaccessible.« L’aéroport est un centre stratégique, note Victor. Il est donc nécessaire « pour supprimer le carcasses, pour les envoyer ailleurs que sur la route. » Mais, ajoute-t-il, « Il y a toujours des carcasses dans les tribus, dans les buissons… Les gens savent où les trouver, pas de problème. »

En raison de la fermeture de l’aéroport depuis le 14 En mai, plusieurs centaines de résidents métropolitains attendent d’être rapatriés. C’est le cas de Chloé et Lisa, deux étudiantes sages-femmes venues faire un stage, qui ont dû partir Jeudi direction la métropole.

Chloé et Lisa, deux étudiantes sages-femmes venues effectuer un stage, bloquées en Nouvelle-Calédonie à cause des émeutes.  (SANDRINE ETOA-ANDEGUE / FRANCEINFO / RADIO FRANCE)

« On n’a pas eu beaucoup d’informations depuis le début. Heureusement qu’on a nos familles qui sont derrière, qui poussent, nous mettent sur les listes d’urgence pour revenir parce qu’on a nos examens lundi.dit Chloé. Nous venons d’être contactés par le Haut Commissariat de Nouvelle-Calédonie qui nous dit que nous étions sur les listes d’urgence et que nous allions peut-être être rapatriés mercredi ou jeudi ou vendredi.  »  » Franchement, je n’ai plus trop d’espoirs. , Lâcha Lisa. Ce voyage était censé être seulement amusant. C’était juste de l’angoisse du début à la fin. Seule bonne nouvelle, leur école organisera une séance de rattrapage pour leurs examens.

Le lent et difficile travail de déblayage des routes : reportage de Sandrine Etoa-Andegue et Eric Audra

Cammile Bussière

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