les intermittents du spectacle dans le viseur du Medef
La première organisation patronale de France cible les intermittents du spectacle. Un texte transmis mercredi à l’AFP par deux syndicats révèle que leur droit à percevoir des allocations chômage doit être discuté vendredi entre organisations patronales et syndicales, dans le cadre des négociations sur l’indemnisation des chômeurs. Il est présenté en annexe au protocole d’accord du 10 novembre 2023, et vise à répondre à la demande du gouvernement. « améliorer l’équilibre financier du régime », en offrant des économies supplémentaires.
Le document patronal propose de relever le nombre minimum d’heures travaillées par les intermittents du spectacle pour pouvoir bénéficier des allocations chômage de 507 heures sur les 12 derniers mois, à 580 heures pour les artistes et 610 heures pour les techniciens. Les intermittents du spectacle étant plus fréquemment au chômage que les autres salariés de par la nature de leur activité, leur secteur bénéficie davantage des allocations qu’il n’y cotise, et fait régulièrement l’objet de critiques en raison de son coût élevé pour le travailleur. l’assurance chômage.
Pour rappel, le dernier accord sur l’assurance chômage signé en novembre 2023 prévoyait le maintien des règles d’indemnisation que les employeurs souhaitaient déjà initialement durcir. Chaque année, les 130 000 intermittents du spectacle provoquent un déficit pour l’Unedic – dont la balance financière est bonne – de près de 950 millions d’euros.
Un coefficient pour réduire les indemnisations des frontaliers
Par ailleurs, le projet patronal propose d’introduire un coefficient de réduction des indemnités des travailleurs frontaliers, actuellement calculé par rapport à leur dernière rémunération à l’étranger, généralement nettement supérieur à ce qui est pratiqué sur le marché du travail. Français. Enfin, le texte appelle à la mise en place d’un « groupe de travail » sur le système, critiqué par les employeurs, de bonus-malus qui module la cotisation patronale à l’assurance chômage, dans certaines branches pour décourager la signature de contrats courts.
Les négociations entre partenaires sociaux sur l’assurance chômage et l’emploi des seniors, lancées fin octobre, doivent aboutir le 14 novembre et le nouvel accord sur l’assurance chômage remplacera les règles actuelles d’indemnisation des chômeurs à partir du 1er janvier.
Le Premier ministre Michel Barnier a annoncé dans sa déclaration de politique générale sa volonté de redonner la main aux partenaires sociaux en matière d’assurance chômage. Son prédécesseur Gabriel Attal a présenté en mai 2024 de nouvelles règles qui durcissent le système d’indemnisation. Mais le décret correspondant n’a jamais été publié, en raison de la dissolution de l’Assemblée nationale.
(Avec l’AFP)