À gauche, certains y ont vu une provocation, d’autres une » faire un pas en avant « Jeudi 11 juillet, lors des discussions du Nouveau Front populaire (NFP), La France insoumise (LFI) a finalement présenté une liste officielle de noms à proposer pour le poste de Premier ministre. Selon plusieurs sources, le mouvement a mis en débat une liste de quatre personnalités : le coordinateur national, Manuel Bompard, la coprésidente de l’Institut La Boétie et députée du Val-de-Marne Clémence Guetté, le fondateur du mouvement, Jean-Luc Mélenchon, et la présidente du groupe à l’Assemblée nationale, Mathilde Panot.
LFI remet donc sur le devant de la scène le triple candidat à la présidentielle, qui fait l’objet de nombreuses critiques et alors que les autres partis de gauche se sont évertués à assurer durant la campagne des législatives qu’il ne serait jamais le premier ministre de l’alliance de gauche. « Jean-Luc Mélenchon n’est pas le leader du NFP, il ne sera pas son Premier ministre »a indiqué le sénateur écologiste Yannick Jadot sur TF1 cette semaine. Qu’importe. Loin d’avoir disparu, l’ancien sénateur socialiste est omniprésent dans les médias, et est passé ostensiblement sous les projecteurs des caméras à la rentrée des parlementaires mardi à l’Assemblée nationale, alors qu’il n’est plus député depuis 2022. Sans vouloir « s’imposer »il a toujours dit qu’il était prêt à assumer le rôle.
Manuel Bompard, qui confirme avoir proposé une liste de noms, continue de revendiquer Matignon pour son mouvement. « C’est la composante de la coalition avec le groupe parlementaire le plus important qui propose un nom »il répète à la Monde. De plus, à son avis, « le nom est fixé après discussions et consensus ».
Depuis lundi, la situation semble bloquée, avec d’un côté les socialistes, qui plaident pour leur leader, Olivier Faure, et de l’autre, les « insoumis », qui lui sont opposés. « Le PS veut imposer la candidature d’Olivier Faure en excluant toute autre possibilité » critique Manuel Bompard. La mise en avant de la candidature potentielle de Mélenchon dans le débat a fait bondir les socialistes. « C’est un peu triste, ils savent très bien que personne n’en veut. Ce n’est pas une question d’événements », a-t-il ajouté. « Certains préfèrent y voir un geste d’ouverture de la part des « rebelles », alors que la situation s’enlise. « Le fait que LFI propose une liste de noms ouvre le jeu. Ceux qui refusent de le faire sont le PS »analyse un écologiste.
Mais la liste présentée par le mouvement de Jean-Luc Mélenchon a été accueillie froidement. « Tous les noms cristallisent la politique de LFI sur eux »se lamente un négociateur, qui plaide pour un profil capable de créer des majorités à l’Assemblée nationale et de représenter le collectif.
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