les inquiétudes continuent de croître pour les salariés
Le contexte politique renforce encore les inquiétudes des salariés et des responsables syndicaux de la centrale à charbon Emile-Huchet de Saint-Avold (Moselle), dont l’avenir est incertain, a déclaré à l’AFP Thomas About, délégué CFDT. l’issue d’une réunion à Bercy.
« La rencontre a été très compliquée »notamment en raison du contexte politique, avec l’organisation d’élections législatives anticipées, explique M. About.
Toutefois, un calendrier de réunions tripartites a pu être fixé entre « Services de l’État, entreprises et partenaires sociaux »ainsi qu’avec la Direction générale de l’énergie et du climat, une instance qui restera en place quels que soient les dirigeants politiques.
« Nous allons enfin pouvoir nous mettre tous autour de la même table et pouvoir discuter »il a précisé, faisant référence à « un petit pas » faite lors de cette réunion avec des membres du cabinet du ministre de l’Industrie Roland Lescure, mais pour lui il s’agit de « la seule avancée de la journée ».
Deux projets, une conversion d’unité » charbon « à la biomasse, la promesse d’Emmanuel Macron en septembre et une autre pour la production d’hydrogène sont suspendues.
« L’inquiétude grandit, la situation ajoute difficulté sur difficulté »résume M. About.
L’annonce dimanche de la dissolution de l’Assemblée nationale a renforcé les inquiétudes des salariés, qui craignent désormais de devoir attendre « Octobre, novembre, qu’un nouveau gouvernement se forme, que les gens prennent connaissance des dossiers. C’est impossible. Notre avenir est en jeu (…) parce que le gouvernement d’Emmanuel Macron n’a pas réussi à nous apporter des réponses. »ajoute M. George.
Dans l’après-midi, des salariés ont mis en place un grillage du rond-point le plus proche de la centrale à charbon, le long de l’autoroute et à proximité de plusieurs industries, lieu de passage.
« Nous nous excusons auprès des riverains, mais c’est la seule fois où nous pouvons nous faire entendre »» déclare David George, représentant CFDT.
Des fumées noires ont également continué à monter dans le ciel, comme depuis plus d’une semaine, pour interpeller le gouvernement et la direction de GazelEnergie sur l’avenir du site et l’inquiétude de plusieurs centaines de salariés, directes ou induites.
Du côté de la direction, les syndicats ont demandé cette semaine « à notre actionnaire de préserver nos emplois jusqu’en 2028 », a-t-il poursuivi.
Interrogé, le cabinet de M. Lescure estime que « la réunion a été constructive, la CFDT et le gouvernement étant alignés sur le triple impératif : sortie définitive et complète du charbon, continuité d’activité pour les salariés et accélération de la réindustrialisation de la Moselle ».