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Les infirmiers dans l’attente de la « refondation » de leur métier : rémunérations, nouvelles compétences, prévention

Visite à domicile d'une infirmière à Cognocoli-Monticchi (Corse du Sud), 16 mai 2023.

C’est un signal d’ouverture, adressé aux infirmières libérales inquiètes que les réformes annoncées pour consolider leur place dans le système de santé restent au milieu du gué : une réunion entre leurs représentants syndicaux et l’Assurance maladie doit avoir lieu jeudi 18 avril. faire un « premier tour de sujets sur la table »rémunération, nouvelles compétences, prévention, etc., précise-t-on à l’Assurance maladie.

A travers ces questions, c’est la question de l’accès aux soins qui se pose, à l’heure où ces 650 000 professionnels paramédicaux (dont environ 130 000 indépendants) s’implantent comme une solution au manque de médecins. Le ministre de la Santé, Frédéric Valletoux, l’a réaffirmé, dimanche 14 avril, dans un entretien à La Tribune dimanche : « J’aimerais faire évoluer la loi, afin d’élargir et de clarifier les compétences des infirmières. »

Le ministre avance sur une ligne de crête, dans un contexte fragilisé. « L’enjeu n’est pas du tout de remplacer les médecins mais de reconnaître les rôles et les compétences de chacun », a-t-il souligné, alors que le ton est monté ces derniers jours auprès des médecins libéraux. Leurs représentants syndicaux, vent fort contre le projet « d’accès direct » aux médecins spécialistes (sans consultation préalable du médecin traitant) défendu par l’exécutif, ont interrompu des négociations conventionnelles cruciales.

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M. Valletoux a souligné plusieurs pistes sensibles, comme celle de  » créer (un) consultation infirmière » ou à ouvrir aux intéressés « un droit à certaines prescriptions ». « Les infirmiers doivent pouvoir surveiller les maladies chroniques, par exemple le diabète, et prolonger les prescriptions »il s’est également défendu.

Sur le sujet, ce n’est pas la première annonce du gouvernement. L’année 2023 était censée être l’année « infirmières »l’année du début d’une « refondation » de carrière. Mais la transformation était en retard. Elle doit emprunter deux voies : d’une part, la réécriture – très attendue – du décret définissant les actes infirmiers, qui date d’une vingtaine d’années, pour intégrer également une approche par « missions », selon le souhait du gouvernement. Deuxièmement, la refonte des trois années de formation pour devenir infirmière d’État, déjà reportée à 2025.

Des engagements bienvenus

Quid des négociations tarifaires, réclamées unanimement par ces professionnels, alors que la plupart des tarifs des actes infirmiers dits « de base » n’ont pas été revus depuis quinze ans malgré l’inflation ? « Quand nous aurons défini le périmètre des nouvelles compétences, les négociations pourront débuter avec l’Assurance Maladie afin d’en fixer les modalités financières, avant la fin de l’année »a assuré M. Valletoux La Tribune dimanche.

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Cammile Bussière

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