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les inégalités entre les Kanaks et le reste de la population persistent

Le niveau de vie médian des Kanaks est deux fois plus bas que celui des non-Kanaks. Les Kanaks occupent également des professions moins bien rémunérées et souffrent davantage du chômage.

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Une photo montre des charrettes endommagées dans la rue à Nouméa (Nouvelle-Calédonie), le 14 mai 2024. (DELPHINE MAYEUR / AFP)

Depuis lundi, la Nouvelle-Calédonie est en proie à des violences suite à la révision constitutionnelle souhaitée par le gouvernement mais contestée par les indépendantistes. Les émeutes ont causé la mort de cinq personnes, trois civils et deux gendarmes.

Ces violences s’inscrivent également dans un contexte de crise économique et surtout d’inégalités entre les Kanaks et le reste de la population. Selon les chiffres de l’INSEE, 20 % des Néo-Calédoniens vivent sous le seuil de pauvreté contre un peu moins de 15 % au niveau national. Derrière ce chiffre, il y a aussi des disparités entre les Kanaks, les autochtones et les non-Kanaks.

Le niveau de vie médian des Kanaks est deux fois plus bas que celui des non-Kanaks. Cela s’explique, entre autres, par le fait que les Kanak occupent des professions moins bien rémunérées et qu’ils souffrent aussi davantage du chômage. En effet, c’est une autre inégalité observée en Nouvelle-Calédonie, l’accès à l’emploi.

Premièrement, le taux de chômage est particulièrement élevé chez les Kanaks par rapport à l’ensemble de la population calédonienne. Près de 20 % d’entre eux sont au chômage alors que la moyenne sur l’ensemble de l’archipel est de 12 %. Mais le plus criant, ce sont les différences d’accès aux emplois les mieux payés : moins de 5 % des Kanak actifs sont des cadres. C’est le triple pour les non-Kanaks. Près de 15 % des Kanak actifs occupent des professions intermédiaires. C’est presque le double pour les non-Kanaks. Enfin, 80 % des Kanak occupent les professions les moins bien rémunérées, comme salariés ou ouvriers contre 45 % pour le reste de la population.

Et cela s’explique notamment par une autre inégalité, celle concernant le niveau d’études. Là, l’écart est très important entre les Kanaks et les Caldoches, notamment. Les Caldoches sont les descendants de colons blancs arrivés au XIXème siècle. Ils constituent la deuxième plus grande communauté de l’archipel. Eh bien, près d’un Kanak sur deux n’a aucun diplôme ou seulement un certificat d’études collégiales, contre seulement 11 % des Caldoches. La disparité est tout aussi importante parmi les diplômés. Seul un Kanak sur quatre possède le baccalauréat ou plus contre près des trois quarts des Caldoches.

Les inégalités sont également flagrantes en matière d’accès au logement. Un rapport de l’INSEE de 2016 qui portait sur les discriminations dans l’accès au logement dans le Grand Nouméa où vit 70 % de la population. Selon le profil des candidats, le taux de réponses positives aux annonces de location variait entre les Kanaks et les Caldoches : près de 65 % de réponses positives pour les Caldoches contre 52 % pour les Kanaks.

Ray Richard

Head of technical department in some websites, I have been in the field of electronic journalism for 12 years and I am interested in travel, trips and discovering the world of technology.
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