les indépendantistes perdent leur majorité face aux socialistes de Pedro Sanchez
Le Premier ministre avait fait de cette élection un enjeu central de son mandat afin de prouver que la politique de détente qu’il mène en Catalogne depuis son arrivée au pouvoir en 2018 a porté ses fruits.
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Les partis indépendantistes, qui dirigent la Catalogne depuis une décennie, ont perdu dimanche 12 mai leur majorité lors d’élections régionales remportées par les socialistes du Premier ministre espagnol Pedro Sanchez.
Après le dépouillement de plus de 98% des suffrages, les trois groupes séparatistes dont Junts per Catalunya (Ensemble pour la Catalogne) de Carles Puigdemont et ERC (Gauche républicaine de Catalogne) de l’actuel président régional Pere Aragonès, ont obtenu 59 sièges.
La majorité est fixée à 68 sièges dans un parlement qui en compte 135. Lors des dernières élections régionales de février 2021, ces trois partis en ont obtenu 74.
Coalition à venir
Les socialistes de Pedro Sanchez ont remporté 42 sièges, soit neuf de plus qu’en 2021, preuve que le sentiment séparatiste est au point mort en Catalogne, plus de six ans après la tentative de sécession d’octobre 2017, l’une des pires crises qu’ait connue l’Espagne contemporaine.
Mais leur candidat Salvador Illa, ancien ministre de la Santé pendant la pandémie de Covid 19, devra trouver des partenaires pour articuler une majorité. En 2021, il avait déjà remporté les élections régionales mais n’avait pas pu être installé comme président régional, dans un parlement majoritairement indépendantiste.
L’hypothèse la plus citée par les analystes est une alliance avec l’extrême gauche, qui gouverne en Espagne avec Pedro Sanchez, et avec l’ERC, le parti le plus modéré parmi les indépendantistes, qui a perdu beaucoup de terrain lors de ce scrutin. A eux deux, ces partis disposeraient à peine d’une majorité absolue de 68 sièges.
Une bouffée d’air frais pour Pedro Sanchez
Pedro Sanchez avait fait de cette élection un enjeu central de son mandat afin de prouver que la politique de détente qu’il mène en Catalogne depuis son arrivée au pouvoir en 2018 a porté ses fruits et a conduit à une réduction du sentiment séparatiste dans cette région de huit millions d’habitants. qui est l’un des moteurs économiques et industriels du pays.
« Aujourd’hui, nous envisageons d’ouvrir une nouvelle scène en Catalogne, pour unir et servir les Catalans », » a déclaré Salvador Illa, avant la fermeture des bureaux de vote.
Cette victoire socialiste est aussi une bouffée d’oxygène pour le Premier ministre, dont le mandat a été fragilisé par l’ouverture d’une information judiciaire contre son épouse, devant laquelle il envisageait de démissionner il y a quinze jours.
Déterminé à « guérir les blessures » ouvert par le « crise politique » de 2017, Pedro Sanchez a gracié en 2021 les dirigeants indépendantistes condamnés à la prison et a accepté l’année dernière d’adopter une loi d’amnistie pour tous les séparatistes poursuivis par la justice, en échange du soutien de leurs partis à son renouvellement pour un nouveau mandat de quatre ans.
Cette amnistie doit être définitivement votée par les députés dans les prochaines semaines et permettre le retour en Catalogne de Carles Puigdemont, leader de la tentative de sécession qui a fui la région en 2017 pour s’installer en Belgique afin d’échapper aux poursuites judiciaires.
Mesure très controversée, elle a fait descendre dans la rue l’opposition de droite et d’extrême droite qui accuse le Premier ministre, soutenu au Parlement espagnol par Junts et ERC, d’être devenu leur « otage » dans le simple but de rester au pouvoir.
Quel avenir pour Carlos Puigdemont ?
Toujours sous mandat d’arrêt en Espagne, Carles Puigdemont a fait campagne depuis le sud de la France et a joué gros lors de ce scrutin. Il a assuré qu’il se retirerait de la politique locale s’il ne parvenait pas à reconquérir le siège de président de région qu’il occupait en 2017.
Ces élections ont également été marquées par l’émergence d’une nouvelle formation séparatiste d’extrême droite, l’Alliance catalane, qui a remporté deux sièges mais avec laquelle les autres formations séparatistes ont assuré ne pas vouloir s’allier.
Le Parti populaire conservateur a fait une percée dans la région en obtenant 15 sièges contre 3 en 2021 tandis que le parti d’extrême droite Vox résiste avec 11 sièges.