Surprise dans l’élection du président du Congrès de Nouvelle-Calédonie : l’indépendantiste Roch Wamytan, réélu chaque année depuis 2019, a perdu, jeudi 29 août, face à Veylma Falaeo, du petit parti Eveil océanien (EO) – elle est la première femme à ce poste, grâce au report de voix des indépendantistes.
Roch Wamytan est arrivé en tête dès le premier tour, avec 26 voix, contre 19 à Naïa Wateou, candidate des Loyalistes et du Rassemblement-Les Républicains (non-indépendantistes), six à Philippe Dunoyer (Calédonie ensemble, non-indépendantiste) et seulement trois à la future présidente, Veylma Falaeo, 42 ans.
Mais au second tour, les candidats non indépendantistes se sont retirés et ont donné leur voix au représentant de l’EO, qui a obtenu 28 des 54 voix au Congrès. Le Réveil océanien, créé en 2019 pour défendre les intérêts des 22 000 Wallisiens et Futuniens vivant dans l’archipel, avait fait une percée cette année-là aux élections provinciales, remportant trois sièges au Congrès.
Qualifié comme « faiseur de rois » – – les indépendantistes et les non-indépendantistes n’ayant pas de majorité absolue – l’EO avait formé pendant cinq ans un « majorité océanique » avec les indépendantistes, qui se sont effondrés jeudi.
Les indépendantistes minés par les divisions
Bien que le mouvement ait récemment pris position pour « un partenariat extérieur prévu avec la France »L’« Eveil océanien se veut « ni, ni », ni indépendantiste, ni non indépendantiste. » Depuis 2019, Roch Wamytan, 73 ans, vieux loup de la politique calédonienne issu des rangs de l’UC (Caledonian Union) a été réélu président du Congrès grâce aux trois élus du Réveil océanien.
Dans un discours après le vote, Veylma Falaeo a expliqué que son parti avait choisi « affirmer et démontrer l’existence de la voie médiane dans cet hémicycle »accusant ensuite les indépendantistes d’avoir privilégié la lutte pour l’indépendance au détriment du progrès social.
Dans un communiqué, le groupe des Loyalistes, principal parti non indépendantiste au Congrès, a salué le résultat du vote, affirmant que depuis cinq ans « La présidence de Roch Wamytan a(allais) « a sérieusement affaibli l’institution du Congrès, en multipliant les décisions controversées et les compromis inacceptables, notamment avec l’Azerbaïdjan ».
En avril, l’élue indépendantiste Omayra Naisseline a signé un protocole d’accord avec l’Assemblée de ce pays caucasien, dirigé d’une main de fer par la famille Aliev depuis son indépendance. Un document signé « à ma demande »Roch Wamytan l’avait assumé, provoquant un tollé dans l’opposition et à Paris.
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La perte du congrès intervient au pire moment pour les indépendantistes, minés par les divisions. Mercredi, deux des quatre composantes du Front de libération nationale kanak et socialiste (FLNKS) ont annoncé qu’elles ne participeraient pas au congrès du Front prévu ce week-end.