Mercredi, un homme de 38 ans, cousin germain du grand chef coutumier kanak et président du Congrès de Nouvelle-Calédonie Roch Wamytan, a été tué dans un échange de tirs avec le GIGN. Les indépendantistes du FLNKS et du CCAT et les chefs coutumiers dénoncent « un acte de guerre ».
Les indépendantistes du FLNKS et du CCAT en Nouvelle-Calédonie, ainsi que des chefs traditionnels, ont accusé jeudi 11 juillet l' »Etat français » d’avoir commis un « acte de guerre », après la mort la veille d’un Kanak tué par un tir de la police, à l’est de Nouméa.
« L’Etat français a commis un acte de guerre sur les terres coutumières de la tribu de Saint-Louis », ont dénoncé dans un communiqué commun les dirigeants des mouvements indépendantistes regroupés au sein du FLNKS (Front de libération nationale kanak et socialiste), de la CCAT (Unité de coordination d’action sur le terrain), ainsi que les chefs coutumiers kanak.
Mercredi, un homme de 38 ans, cousin germain du grand chef coutumier kanak et président du Congrès de Nouvelle-Calédonie Roch Wamytan, a été tué dans un échange de tirs avec le GIGN, portant à dix le nombre de morts – dont deux gendarmes – dans les violences qui secouent le territoire depuis mi-mai.
Une « approche coloniale guerrière », selon les indépendantistes
Selon le procureur de la République de Nouméa, Yves Dupas, les gendarmes du GIGN, une unité d’élite, venaient d’être « visés par plusieurs tirs » et le militaire a fait « usage de son arme de service ». Le parquet évoque, à ce stade de l’enquête, « l’hypothèse d’un acte de légitime défense ».
De leur côté, les indépendantistes voient la mort de Rock Victorin Wamytan, dit « Banane », comme « la conséquence d’un discours, d’une démarche belliciste » de la part du Haut-Commissariat de la République.
« Nous, FLNKS, CCAT, exigeons le rapatriement immédiat du représentant de l’Etat français Louis Le Franc (Haut-commissaire de la République, NDLR) ainsi que du procureur Yves Dupas qui continuent de soutenir cette démarche coloniale guerrière », exige le texte.
En Nouvelle-Calédonie, la révolte a été déclenchée par un projet de réforme du corps électoral, suspendu après la dissolution de l’Assemblée nationale par Emmanuel Macron en juin.
Un regain de tension
Un regain de tension a été constaté après un coup de filet de grande ampleur mené à partir du 19 juin dans les milieux indépendantistes. Treize militants ont été mis en examen et sept placés en détention provisoire. Parmi eux, cinq ont été écroués en métropole, dont Christian Tein, le leader du CCAT.
« Après avoir engagé une procédure judiciaire extraordinaire pour nos prisonniers politiques et leur déportation vers la France, l’Etat vient de franchir un nouveau cap avec cet acte guerrier en assassinant Rock Victorin Wamytan, qui s’ajoute à la liste des jeunes Kanaks assassinés depuis le 13 mai », critiquent les indépendantistes.
Ils appellent le « futur gouvernement » de Paris à abandonner le processus de réforme constitutionnelle à l’origine de la polémique et à « libérer nos prisonniers politiques ».