NARRATIF – En étudiant des images de séances de yoga sur deux navires militaires indiens, un chercheur de la Fédération des scientifiques américains a découvert que New Delhi avait retiré du service un certain type de missile nucléaire.
Il arrive que les marins soient aussi, lors des escales ou entre deux quarts, d’excellents yoggis. Notamment en Inde, où l’équipage d’un navire de guerre se réunit parfois sur le pont à l’arrière du navire pour exécuter avec discipline les postures de cette philosophie ascétique. Parfois photographiées et mises en avant sur les réseaux sociaux par les « Bharatiya Nau Sena » – le nom de la marine indienne – ces séances de yoga deviennent même un élément de diplomatie culturelle. Ainsi, une première photo de marins reproduisant la posture de la « cobra » a été publié le 15 octobre 2022 à bord du patrouilleur INS Suvarna puis amarré aux Seychelles. Le 17 février 2024, toujours dans le même archipel de l’océan Indien, l’équipage d’un autre patrouilleur, leINS Subhadracette fois-ci officie au poste de « lotus ».
L’histoire pourrait s’arrêter là si Matt Korda, un chercheur du très sérieux Fédération des scientifiques américains (FAS), think tank à la pointe des questions nucléaires depuis 1945, n’avait pas regardé de plus près ces images un peu kitsch de lotus bleu marine. Car ces deux patrouilleurs, en apparence anodins, ne le sont pas : ces deux petits bâtiments de 1900 tonnes, respectivement mis en service en 1990 et 1991, ont été adaptés pour pouvoir déployer un missile balistique naval capable d’emporter une charge nucléaire, le Danush, un dérivé…