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Les images de l’étreinte finale de trois amis emportés par une rivière en crue ont choqué l’Italie

Deux femmes et un homme âgés de 21 à 25 ans ont été coincés vendredi par le puissant courant d’une rivière dans le nord-est de l’Italie. Deux corps ont été retrouvés sans vie. Le jeune homme est toujours porté disparu.

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La rivière Natisone, dans la région d'Udine (Italie), le 12 juin 2023. (JEAN BROOKS / ROBERT HARDING RF / AFP)

La scène, captée par les habitants du quartier, est déchirante. Trois personnes ont été englouti par la rivière Natisonedans la région d’Udine, en Italie, vendredi 31 mai, après avoir tenté de résister au courant en se serrant dans les bras. Les images ont circuléles réseaux sociaux, provoquant un émoi bien au-delà des frontières italiennes. Deux femmes présentes sur le vidéodorantâgé âgés de 21 et 23 ans, ont été retrouvés mortsDimanche, alors que le troisième membre du trio, un homme de 25 ans, est toujours porté disparu.

Ce jour-là, Patrizia Cormos, une étudiante italienne de 21 ans, doit passer un examen le matin. Après avoir passé son test de modélisation 3D à l’Académie des Beaux-Arts, elle a accepté la proposition de son amie Bianca Doros, une Roumaine de 23 ans, qui souhaite passer l’après-midi en sa compagnie et celle de son petit ami, Cristian Casian Molnar, également d’origine roumaine. Sa mère, la trouvant fatiguée par ses révisions, a tenté de l’en dissuader, selon La Stampa. Mais la jeune femme s’est quand même rendue avec ses amis à Premariacco, près d’Udine. Là, ils marchent jusqu’à la rivière Natisone.

Un cours d’eau dangereux, malgré les apparences : même dans des conditions normales, certains endroits atteignent 15 mètres de profondeur et le courant est extrêmement puissant. Dans les colonnes du jour Le messagerun résident croit que « Les trois jeunes ont dû ignorer le danger » parce que, selon lui, « Quand ils sont descendus au lit de la rivière pour prendre des photos, il n’y avait aucun signe de ce qui allait se passer ».

Un message publié sur Facebook par Michele De Sabata, le maire de Premariacco, conforte ce témoignage : « Les trois jeunes sont arrivés avec du soleil et dans des conditions normales, sans inondation. Ils ne pouvaient pas savoir ce qui se passait en amont. Et ce n’était qu’une question de minutes. » Les chiffres lui donnent raison : À 11h30, le débit d’eau n’était que de 20 mètres cubes par seconde, alors qu’à 13 heures, il atteignait 135 mètres cubes par seconde, selon La Stampa. Une alerte jaune était en vigueur dans la région Frioul-Vénétie Julienne, selon le Corriere del Veneto. Surtout, le rivage était accès interdit en raison du risque d’inondation.

Il est 13h25 lorsque le numéro d’urgence européen 112 reçoit un appel d’une des deux jeunes femmes qui se déclare « prisonnier » l’eau avec ses deux amis, selon la chaîne de télévision italienne Rai News 24. Malgré l’envoi rapide d’équipes spécialisées, de plongeurs et d’un hélicoptère, le trio s’est retrouvé piégé par la montée des eaux, sous les regards impuissants des riverains. En quelques minutes, la sortie printanière tourne au drame, malgré la tentative désespérée des amis de résister à la marée en se serrant les uns contre les autres. « Nous leur avons lancé une corde, mais ils ont été littéralement engloutis par le déluge sous nos yeux »a témoigné Giorgio Basile, commandant des pompiers locaux, rapporte le média britannique Le télégraphe.

Il a fallu 48 heures pour que les corps des deux jeunes femmes soient retrouvés dimanche, à environ un kilomètre de l’endroit où elles ont été vues pour la dernière fois. En revanche, Cristian Casian Molnar est toujours activement recherché.

Le maire Michele De Sabata relaie quotidiennement le travail des sauveteurs sur Facebook. Il évoque également les controverses qui ont éclaté depuis la tragédie. Le dernier en date ? Une voix off audible sur l’une des vidéos, qui commente : « Il faut les laisser là, ils crient comme des petites filles. Vous êtes dans l’eau jusqu’aux genoux, nagez ! » Fustilisé sur les réseaux, l’auteur de ces propos a été sommé de se faire connaître auprès du maire, qui l’a exhorté à présenter ses excuses. En parallèle, l’élu diffuse des messages d’encouragement : « Allez les sauveteurs, qu’aujourd’hui soit le dernier jour de recherche pour rendre Cristian à sa famille »peut-on lire sur le dernier post publié sur sa page Facebook dans la matinée.

Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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