les hybrides explosent en 2024, mais il y a un piège…
Nous les attendions, et voilà que les chiffres des ventes de voitures neuves en Europe ont été publiés ces dernières heures par l’Association des constructeurs européens d’automobiles (ACEA). Et malheureusement, ils ne sont pas excellents, avec une tendance continue à la baisse. Après un mois d’août 2024 qui affiche -18,3% par rapport à août 2023, septembre limite les dégâts à -6,1% sur le Vieux Continent. S’il existe évidemment de fortes disparités entre les marchés, sur les quatre principaux marchés, trois sont en baisse le mois dernier : la France avec -11,1%, l’Italie avec -10,7% et l’Allemagne qui affiche -7%. Tout le contraire de l’Espagne, qui fait mieux qu’en septembre 2023 avec une croissance de 6,3 %.
Stabilité européenne relative
Ces tendances ne sont cependant pas représentatives de l’ensemble des ventes depuis 2024, qui sont plutôt stables sur le marché européen par rapport à la même période en 2023. Ainsi sur les neuf premiers mois, les immatriculations restent stables à +0,6 % en Europe, atteignant près de huit millions. véhicules. Si l’Espagne et l’Italie se portent bien, respectivement +4,7% et +2,1%, la France et l’Allemagne sont en léger repli (-1,8% et -1%).
Une relative stabilité qui est encore dominée en Europe par le moteur essence, à 34,4%, mais qui perd deux points par rapport à 2023. Et si l’électrique est également en léger recul sur le continent, passant de 14% à 13,1% de part de marché, porté notamment par les -28,6% de ventes en Allemagne, c’est un type de motorisation qui explose : l’hybride. Même s’il faut prendre quelques pincettes.
L’hybride dépasse l’essence
Sur le papier, l’hybride connaît une croissance à deux chiffres sur presque tous les marchés européens. Par rapport aux neuf premiers mois de 2023, la hausse est de 20,1% en 2024, représentant pas moins de 30,1% des nouvelles ventes. De son côté, l’hybride rechargeable, qui n’est pas inclus, perd du terrain en Europe : -8,1%, soit 6,9% de part des ventes.
Et en France ? Eh bien, la tendance européenne s’accentue puisque, officiellement, l’hybride y est la motorisation la plus vendue depuis début 2024, avec 32,6 % des ventes. Par rapport à la même période de l’année dernière, cela représente une augmentation de 35,9 %. L’hybride se place devant l’essence et sa part de 31,1% (-18,2% des ventes). Quant à l’hybride rechargeable, avec 9% de part de marché en France depuis le début de l’année, ses ventes ont chuté de 14,9%.
Le problème est que ces chiffres ne font pas de différence entre les « vrais » hybrides, comme la Toyota Yaris ou Renault E-Tech, qui permettent des phases importantes de conduite électrique, et les micro-hybrides, dont le petit réseau électrique (12 ou 48 V) n’offre qu’un petit coup de pouce au démarrage ou à l’accélération. Ces « MHEV » sont certes des moteurs électrifiés, mais qualifiés à tort d’hybrides par les constructeurs. Car, au final, la baisse de consommation est à peine perceptible par rapport aux hybrides classiques.
L’électricité ne va pas aussi mal qu’on le dit
Et l’électrique dans tout ça ? Si on entend ici et là qu’il est en mauvaise posture, c’est plus vrai au niveau européen qu’en France. Ici, le zéro émission (à l’échappement bien sûr) progresse : de 15,9 % de part de marché de janvier à fin septembre 2023, elle est passée à 17,1 % depuis début 2024. Avec 206 841 véhicules électriques vendus, elle a augmenté de 6 %. %. Avec l’hybride évoqué plus haut, c’est la seule motorisation disponible en France. L’hybride rechargeable a baissé de 14,9%, l’essence de 18,2% et le diesel de 26,2%. Il faudra cependant encore attendre les trois derniers mois de l’année pour tirer des conclusions sur 2024. Car, hormis la santé insolente de l’hybride (+38,2%), le mois de septembre en France voit ses ventes reculer sur tous les segments. autres motorisations (essence -31,9%, diesel -39,2%), dont électrique (-6,3%).