Une récente étude réalisée en Suisse pointe un phénomène inquiétant : l’exposition humaine à des produits chimiques en contact avec les aliments. Les chercheurs ont découvert plusieurs milliers de produits chimiques entrant dans la composition des emballages alimentaires et d’autres articles en contact avec les aliments. Parmi ces substances figurent les très controversés PFAS (ou polluants pérennes).
Une étude alarmante sur les produits chimiques en contact avec les aliments
Le corps humain est continuellement exposé à pas moins de 3 601 produits chimiques présent dans les emballages alimentaires et autres objets en contact avec les aliments. C’est le constat d’une étude publiée dans le Journal of Exposure Science and Environmental Epidemiology le 17 septembre 2024. Menée par la Food Packaging Forum Foundation de Zurich (Suisse), cette étude évoque un sous-estimation de l’exposition à ces substancesnotamment retrouvé dans divers échantillons humains tels que l’urine, le sang et le lait maternel.
Parmi les substances concernées, on peut citer le bisphénol A, toujours présent dans le revêtement des canettes, canettes et bouteilles. Parlons également des phtalates que l’on retrouve dans les bouteilles en plastique, les petits pots pour bébés et les encres d’imprimerie. Les auteurs de l’étude ont également mentionné le présence de substances per- et polyfluoroalkyles (PFAS), principalement dans les poêles en téflon.
Par ailleurs, cette recherche a permis de mettre en évidence des lacunes importantes dans les données de biosurveillance et la toxicité. Avec l’aide de quatre institutions académiques, l’équipe de la Fondation Food Packaging Forum a élaboré un outil interactif pour y voir plus clair : FCChumon. Rappelons d’ailleurs que le terme FCC signifie Food Contact Chemicals, c’est-à-dire les produits chimiques en contact avec les aliments.
L’urgence d’agir
Il est difficile de parler de ces différentes substances sans évoquer risques pour la santé. En effet, on parle de risques de cancer, de dérèglements du système immunitaire ou encore d’effets néfastes sur la reproduction. De plus, les chercheurs pensent que d’autres produits échappent encore aujourd’hui à leur surveillance.
En termes de recommandations, les auteurs de l’étude s’adressent aussi bien aux acteurs politiques qu’aux entreprises agroalimentaires. L’une des alternatives mentionnées est l’utilisation d’emballages en verrebien que l’emballage ne soit qu’une partie du problème. En réalité, il faudrait aussi revoir complètement le composition des différents contenants et des articles de cuisine.
Martin Scheringer, chef de groupe à l’École polytechnique fédérale de Zurich et expert en évaluation des dangers et des risques liés à divers produits chimiques, a participé à l’étude. Il s’est exprimé dans une publication de l’association Le Pouvoir d’Agir en mai 2024. L’expert a notamment souligné l’urgence d’interdire très rapidement les PFAS dans autant d’utilisations que possible.
