les hospitalisations chez les adolescents et les jeunes femmes augmentent « soudainement »
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les hospitalisations chez les adolescents et les jeunes femmes augmentent « soudainement »

les hospitalisations chez les adolescents et les jeunes femmes augmentent « soudainement »

Nouvelle illustration d’une dégradation de la santé mentale des jeunes : les hospitalisations pour tentative de suicide ou automutilation ont augmenté « d’une manière brutale et sans précédent » chez les adolescentes et les jeunes femmes d’ici une quinzaine d’années, décrit une étude publiée jeudi 16 mai. « Conformément aux observations de terrain et aux résultats d’enquêtes mettant en garde contre une détérioration de la santé mentale des adolescents et des jeunes femmes, le taux d’hospitalisation pour actes auto-infligés augmente de manière soudaine et sans précédent dans cette population »constate la direction des études et des statistiques des ministères sociaux (Drees) après des travaux sur la période 2007-2022 avec Santé publique France.

En 2022, près de 85 000 personnes ont été hospitalisées au moins une fois, en médecine et chirurgie ou en psychiatrie, en lien avec un acte auto-infligé (tentative de suicide, scarification, brûlures, coups contre un mur…). Près de deux personnes sur trois (64 %) étaient des filles ou des femmes. Les habitants des communes les plus défavorisées ont également été plus touchés.

Augmentation des hospitalisations avant et pendant la pandémie

Entamée entre 2015 et 2019, avant la pandémie de Covid, la progression des hospitalisations d’adolescents et de jeunes femmes s’est interrompue en 2020, avant de reprendre en 2021. « nettement plus important ». En 2022, les niveaux se stabilisent par rapport à 2021 chez les 10-14 ans et continuent d’augmenter chez les 15-24 ans. « de manière moins marquée ».

En médecine et chirurgie, le taux moyen d’hospitalisations pour actes auto-infligés a augmenté de 71% en 2021-2022 par rapport à 2010-2019 pour les filles de 10-14 ans, de 44% pour les 15-19 ans, de 21% chez les 20-14 ans. 24 ans. L’envolée en psychiatrie a été encore plus forte : +246 % pour les 10-14 ans, +163 % pour les 15-19 ans, +106 % pour les 20-24 ans.

Les deux tiers des hospitalisations d’adolescents et de jeunes femmes pour actes auto-infligés sont liées à des intoxications médicamenteuses volontaires, comparées aux blessures infligées par un objet tranchant et à des actes encore plus violents.

Pour 2023, d’autres données montrent qu’en médecine et chirurgie, les hospitalisations ont encore augmenté pour les patients âgés de 10 à 14 ans et de 20 à 24 ans, mais sont tombées près du niveau de 2022 pour les 15-19 ans. .

En psychiatrie, l’augmentation s’est poursuivie, mais pour toutes les tranches d’âge et les deux sexes, ce qui pourrait résulter « s’inscrit dans une amélioration du codage statistique dans ces établissements ».

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Pas de « contrepartie masculine » à cette augmentation

La hausse des hospitalisations pour tentatives de suicide ou automutilation chez les jeunes filles et les femmes, avec un pic vers l’âge de 15 ans, ne se retrouve pas chez les personnes âgées ni chez les garçons et les jeunes hommes. A l’inverse, ces hospitalisations sont en baisse continue depuis 2010 chez les hommes et les femmes de 30 à 55 ans, selon « un effet générationnel de personnes nées dans les années 1970 et 1980, qui commettent moins d’actes que leurs aînés aux mêmes âges ».

Chez les garçons et les jeunes hommes de 10 à 24 ans, ces hospitalisations sont restées stables depuis une quinzaine d’années à des niveaux bien inférieurs à ceux des jeunes filles. Et il n’y a pas eu d’augmentation particulière des hospitalisations liées à des comportements à risque (agressions physiques, accidents de transport, prise de substances toxiques), possibles « contrepartie masculine à l’augmentation des actes auto-infligés chez les filles ».

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Un conseil national pour la refondation (CNR) sur la santé mentale, promis par Emmanuel Macron, aura lieu en juin et juillet, avec « une attention particulière portée à la santé mentale des jeunes »indiquait le ministère de la Santé début mai.

Lire aussi | Article réservé à nos abonnés Les jeunes sont désormais plus touchés par les pensées suicidaires que la population générale, une maladie aux causes profondes

Suicide : un numéro d’urgence au 31 14

Des services d’écoute anonymes existent si vous avez besoin d’aide, si vous êtes inquiet ou si vous êtes confronté au suicide d’un membre de votre entourage. La ligne de prévention du suicide est joignable 24h/24 et 7j/7 au 31 14.

Une ligne d’assistance (0 800 235 236) dédiée aux jeunes est accessible 7j/7 de 9h à 23h (service et appel anonyme et gratuit).

D’autres informations sont disponibles sur le site du numéro national de prévention du suicide :

Le Monde avec l’AFP

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