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Les hommes auront-ils bientôt autant de choix que les femmes ?

SANTÉ – ​​Quand on pense à la contraception, c’est plutôt la pilule ou le stérilet qui viennent à l’esprit, la contraception étant encore aujourd’hui un fardeau principalement assumé par les femmes. Sous-vêtements chauffants, gel contraceptif… : en cette Journée mondiale de la contraception, Le HuffPost s’intéressait aux méthodes de contraception masculine encore peu connues.

Actuellement, les hommes ne disposent que de trois méthodes contraceptives reconnues : le retrait, efficace à 73 %, le préservatif, efficace à 85 %, et la vasectomie, efficace à plus de 99 %, selon les chiffres de l’OMS.

Quant aux femmes ou aux hommes transgenres, plus d’une dizaine de méthodes différentes leur sont actuellement proposées. Pourtant, 61 % des hommes seraient prêts à recourir à la contraception, selon une étude publiée en 2019. Alors pourquoi en sommes-nous là, près de 70 ans après l’invention de la pilule féminine ?

« Aujourd’hui, la contraception est fortement associée au féminin, alors que la masculinité traditionnelle est également définie par la sexualité et la fertilité »explique Lola Tribout, doctorante en sociologie à l’Université de Liège, qui travaille sur les méthodes contraceptives masculines. « Il y a des hommes pour qui la contraception peut apparaître comme une menace à la masculinité. »

Et si l’autorisation de la pilule dans les années 1960, symbole de libération des femmes, a permis d’éviter les grossesses non désirées, elle a aussi déplacé la responsabilité contraceptive.

« Les méthodes qui exigeaient la responsabilité de l’homme ou des deux partenaires, comme le retrait ou le préservatif, ont été abandonnées au profit de la pilule et du stérilet. Aujourd’hui, la contraception est donc essentiellement attribuée aux femmes et on considère qu’elles en sont les seules responsables, et les hommes ont pu se désintéresser des questions de contraception. »détails dans HuffPost Lola Tribout. En conséquence, la contraception masculine a pris du retard.

La méthode thermique

Pour combler cette lacune dans les choix contraceptifs, plusieurs méthodes sont en cours d’évaluation visant à réduire le nombre de spermatozoïdes à moins d’un million par millilitre de sperme.

Vous avez peut-être déjà entendu parler des slips chauffants ou des anneaux en silicone. Pour les deux, le principe est le même : remonter les testicules pour augmenter leur température.

« Pour bien fonctionner, le testicule doit être à 35,5° maximum. L’idée est donc de les surélever pour qu’ils soient à la même température que la cavité abdominale et la température du corps, c’est-à-dire proche de 37°C, pour qu’ils fonctionnent moins bien. »explique à la HuffPost Antoine Faix, chirurgien urologue et vice-président de l’Association Française d’Urologie.

Cela ralentirait la production de spermatozoïdes jusqu’à peut-être en dessous de la barre du million/ml de spermatozoïdes, mais il faut le conserver pendant au moins 15 heures et vérifier son efficacité en faisant un spermogramme.

Surtout, cette méthode n’est pas reconnue par les autorités sanitaires, car il n’y a pas eu suffisamment d’études sur le sujet. L’ANSM a même interdit la commercialisation de ce qu’on appelle l’anneau « andro-switch » comme méthode de contraception masculine. Mais cela n’a pas empêché son créateur de continuer à le vendre comme une œuvre d’art appelée « talisman réversible ».

Gel contraceptif

Ensuite, il y a le gel contraceptif. Il s’agit d’une substance translucide que les hommes doivent faire pénétrer dans la peau de leurs épaules. Elle est composée de nestorone, une molécule qui agit sur le cerveau pour bloquer la production de spermatozoïdes et de testostérone. Or, les hommes ont besoin de testostérone, donc pour compenser, cette molécule est également présente dans le gel. Mais attention, son efficacité n’est pas immédiate : il faut compter en moyenne douze semaines.

« Il faut aussi faire des spermogrammes et vérifier si on est à moins d’un million de spermatozoïdes/ml de sperme »explique Régine Sitruke-Ware, gynécologue et endocrinologue travaillant sur ce gel. « Pendant ce temps, la femme continue d’utiliser sa méthode de contraception, jusqu’à ce que le couple soit informé qu’elle peut arrêter. »

Même si le gel contraceptif est encore en phase de test, il reste très prometteur. Mais la clé reste l’argent, car il faut encore trouver une société pharmaceutique qui accepte de le produire et de le commercialiser.

Le gel contraceptif actuellement en évaluation devrait entrer dans sa phase finale de tests d’ici 2025. Et même si tout se passe bien et qu’il trouve des acheteurs, il ne devrait pas arriver sur le marché avant la fin de la décennie.

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Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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