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les histoires peinent à convaincre le tribunal

les histoires peinent à convaincre le tribunal
Bruno Gollnisch, cadre historique du Front national, à la barre du tribunal d'instance de Paris, le 8 octobre 2024.

Dans un premier temps, le tribunal masquait à peine un sourire amusé en écoutant le vieux monsieur exposer, avec de forts subjonctifs imparfaits, sur le Conseil Constitutionnel, la séparation des pouvoirs et l’incompétence du tribunal à juger le cas des adjoints du Front National (FN). du Parlement européen. Bruno Gollnisch, 74 ans, ancien numéro deux du parti, professeur de japonologie et ancien doyen de la très droite faculté Lyon-III, a été interrogé sur les contrats assez discutables de ses assistants. Il est accusé d’avoir détourné 1,41 million de fonds européens entre 2005 et 2015, pour trois personnes ayant effectivement travaillé pour le FN.

Une petite heure plus tard, mardi 8 octobre, la présidente Bénédicte de Perthuis montrait quelques signes d’impatience mais, pour une fois qu’il avait une audience, le professeur Gollnisch ne comptait pas abandonner si vite et répondait aux questions avec une vraie vivacité d’esprit. Au bout de quatre heures, le président lui a demandé de se rasseoir. On plaindrait volontiers son avocat, Mᵉ Nicolay Fakiroff, s’il ne posait à son tour des questions interminables qui n’ont pour résultat que de jeter une pelletée de charbon supplémentaire dans la locomotive verbale du prévenu, lancée à toute vitesse.

Le président s’est mis en colère le lendemain. « Que veux-tu dire que tu n’as pas déjà dit? » » « Beaucoup de choses, Madame la Présidente »Bruno Gollnisch répond avec onctuosité. « Tu expliques toujours les mêmes choses, couper Mmoi de Perthuis, nous ne voulons pas de généralités, nous ne pouvons pas parler dans le flou. » « Madame la Présidente, je vais être remarquablement précis. Quelques éléments sur la procédure devant la Cour de Justice de l’Union Européenne… » « Ce n’est pas la question que nous vous avons posée, le président s’agace franchement. On ne peut pas passer notre temps à vous entendre répéter les mêmes choses. Sinon, on arrête. Allez vous asseoir cinq minutes. » « Si je suis interrompu tout le temps lorsque je présente les preuves… »grogne le vieux monsieur.

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« Je ne sais pas pourquoi ils ont changé d’enveloppe »

Les trois anciens assistants de l’eurodéputé avaient une défense plus classique, malheureusement pas beaucoup plus efficace. Micheline Bruna, secrétaire particulière de Jean-Marie Le Pen, rémunérée par Strasbourg et censée être également l’assistante parlementaire de Bruno Gollnisch, a reconnu qu’elle tenait à jour les tableaux d’enveloppes des parlementaires et qu’une nouvelle assistante était insérée ici à temps partiel, un quelques jours là-bas, juste pour couvrir le budget gracieusement offert par le Parlement. « C’est vous qui avez centralisé les enveloppes budgétaires des députés »confirme l’accusation. « Jean-Marie Le Pen m’a dit : « Untel passera outre tel député », j’ai pris les dispositions », admet Mmoi Brune. « Mais c’était pour des raisons budgétaires ? » « Ah, je ne sais pas pourquoi ils ont changé d’enveloppe. répond-elle, toute confuse par les preuves. Je n’avais aucun pouvoir de décision… »

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