Nouvelles

Les hésitations de la diplomatie française sur la reconnaissance de l’État palestinien

Rassemblement place de la République, à Paris, en soutien à la Palestine, le 31 mai 2024.

Le sujet a été évoqué lors de la campagne électorale, un peu plus d’une semaine avant le vote européen du 9 juin. Alors que l’Espagne, l’Irlande et la Norvège ont formellement reconnu l’État de Palestine afin de préserver ce qui reste de la « solution à deux États », sur fond d’offensive israélienne à Rafah, la France continue de tergiverser. Jugeant le moment inopportun, Paris n’a pas souhaité emboîter le pas à ces voisins européens, mais examine bel et bien les modalités d’une éventuelle reconnaissance.

« Je suis tout à fait prêt à reconnaître un État palestinien, mais (…) Je considère que cette reconnaissance doit arriver à un moment utile »a assuré Emmanuel Macron, mardi 28 mai, aux côtés du chancelier allemand Olaf Scholz, à l’issue de sa visite d’État outre-Rhin. « Je ne ferai pas de reconnaissance d’émotion »a-t-il prévenu, alors que la question suscitait ce jour-là des débats houleux sur les bancs de l’Assemblée nationale.

 » Je suis déçu « a réagi dans la soirée, sur LCI, la tête de liste soutenue par le Parti socialiste, Raphaël Glucksmann, déplorant qu’on « remettre jusqu’aux calendriers grecs » cette décision. Alors que La France insoumise milite en faveur d’une telle initiative, l’ancien chef de la diplomatie française Jean-Yves Le Drian, qui dirige le comité de soutien à Valérie Hayer, tête de liste du camp présidentiel, a jugé à ses côtés que ce geste diplomatique est devenu  » essentiel « . La droite et l’extrême droite s’y opposent, au contraire, soucieuses de ne pas aller à l’encontre du gouvernement Netanyahou, qui y voit un « une prime contre le terrorisme » et rejette la solution à deux États.

Lisez également l’analyse | Article réservé à nos abonnés Les nouveaux habits pro-israéliens de l’extrême droite européenne

Cependant, l’État de Palestine est désormais reconnu par 145 des 193 États membres de l’ONU, selon un décompte de l’Autorité palestinienne. Dont onze États de l’Union européenne (UE) sur vingt-sept, dont l’Espagne et l’Irlande. La Slovénie est également engagée dans un processus de reconnaissance, qui devrait culminer mardi 4 juin, avec le vote du Parlement. Mais aucun État du G7 n’a franchi le pas : ni les États-Unis, ni le Royaume-Uni, ni l’Italie, ni l’Allemagne. Et la France ? Elie Barnavi, ancien ambassadeur d’Israël à Paris, favorable à cette reconnaissance, indispensable selon lui pour se projeter au-delà des combats à Gaza, affirme avoir tenté de convaincre la cellule diplomatique de l’Elysée de faire une telle démarche. En vain à ce stade.

Lisez également la chronique | Article réservé à nos abonnés Elie Barnavi, ancien diplomate israélien : « Reconnaître un État palestinien maintenant »

La recherche d’une « dynamique utile »

A Paris, cependant, les réflexions seraient « assez avancé », observe une source, même si l’on juge que le moment de franchir le pas n’est pas encore venu. Mercredi 29 mai, lors d’un entretien téléphonique, Emmanuel Macron a appelé le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, à « mettre en œuvre les réformes indispensables » au sein de cette entité, l’Elysée précisant vouloir « placer la perspective de reconnaissance de l’État de Palestine dans une dynamique utile ».

Il vous reste 45,08% de cet article à lire. Le reste est réservé aux abonnés.

Eleon Lass

Eleanor - 28 years I have 5 years experience in journalism, and I care about news, celebrity news, technical news, as well as fashion, and was published in many international electronic magazines, and I live in Paris - France, and you can write to me: eleanor@newstoday.fr
Bouton retour en haut de la page