« Si nous avons un projet Trump ou Milei, peu de gens nous apporteront leur soutien », théorise un responsable de la direction générale du Trésor, qui a bénéficié de l’anonymat pour s’exprimer franchement comme d’autres interviewés pour cet article. Mais « si c’est le scénario de Meloni, certains sortiront du bois et apporteront leur aide ».
Les quelques hauts responsables qui ont rallié le parti à la flamme tentent cependant de rassurer. L’ancien préfet Christophe Bay, candidat RN aux législatives en Eure-et-Loir, écarte l’idée d’un « système de gâchis », dans lequel l’arrivée d’un nouveau pouvoir change les chefs d’administration.
« Nous ne procéderons absolument pas à une chasse aux sorcières dans la haute fonction publique », a déclaré à Acteurs publics l’ancien directeur de campagne de la campagne présidentielle 2022 de Marine Le Pen.
Des vagues de démissions en vue ?
Si les hauts fonctionnaires étaient tentés de démissionner, tout le monde ne serait pas logé à la même enseigne. Les membres du Conseil d’Etat et de la Cour des comptes, particulièrement protégés, pourraient réintégrer sans difficulté leurs corps d’origine, puisque la réintégration se fait par la loi.
« Il y aura une séparation entre ceux qui ont un corps dans lequel ils peuvent rapatrier rapidement et les autres », prédit un conseiller d’Etat. « Il est beaucoup plus facile d’avoir une position de principe quand on a un corps d’accueil comme corde de rappel. »
Des démissions « alimenteraient encore davantage la haine de l’électorat RN envers les élites », estime un autre conseiller d’Etat, qui imagine que d’éventuels départs resteront marginaux.