« Il n’y aura pas de choc budgétaire », a rassuré le chef du gouvernement, alors que les hausses d’impôts brandies lors du discours de politique générale inquiètent aussi bien les ménages que les entreprises.
Michel Barnier précise une nouvelle fois ses projets fiscaux. Interrogé sur le plateau de France 2 lors de l’émission « L’éveil » ce jeudi soir, le Premier ministre est revenu sur les efforts qui seront demandés aux entreprises pour renflouer les caisses de l’Etat. Soulignant, une fois de plus, que seule une infime partie d’entre eux sera concernée.
« Il n’y aura pas de choc budgétaire »a voulu rassurer le chef du gouvernement, alors que les hausses d’impôts brandies lors du discours de politique générale inquiètent aussi bien les ménages que les entreprises. Mais face à l’urgence de la situation budgétaire – « tout le monde est concerné (…). Nous payons 60 milliards d’euros d’intérêts par an, soit 750 euros de dette par Français.»a insisté Michel Barnier -, les plus riches devront prendre leur part.
Les plus grandes entreprises du pays seront donc sollicitées, comme prévu : « 300 » seul sera concerné, pendant « un an et peut-être deux ans »selon les calculs du gouvernement. Ce sont celles qui réalisent un chiffre d’affaires de plus d’un milliard d’euros par an. L’apport, destiné à être exceptionnel, verra sa durée fixée par la loi. Le débat parlementaire aura donc le dernier mot sur ce point.
« Pas le temps » de polémiquer avec Gérald Darmanin
Seul le « les plus grandes entreprises françaises » seront concernés, a répété Michel Barnier, ajoutant qu’il n’y aura pas «pas de nouvel impôt sur la quasi-totalité des quatre millions» des entreprises du pays. L’exécutif assure ainsi vouloir limiter ses mesures fiscales, pour ne pas « briser la croissance ». Reste à savoir si ses propos rassurants seront entendus par les grandes entreprises : à l’issue du discours de politique générale, le Medef a relevé que l’objectif de réduction du déficit « ne peut être réalisé qu’en mobilisant avant tout le levier de la réduction des dépenses publiques. Sans ce préalable, toute contribution supplémentaire des entreprises, forcément exceptionnelle et mesurée, serait incompréhensible »a prévenu le mouvement patronal.
Le Premier ministre est également revenu sur la position de Gérald Darmanin. « Je ne voterai pas pour une augmentation d’impôts »a menacé l’ancien ministre de l’Intérieur, sur Franceinfo, ce jeudi. « J’ai très peu de temps (…). Je n’ai pas le temps et je ne veux pas discuter. »a répondu Michel Barnier. Et a ajouté que le Parlement aurait le dernier mot. Les bonnes idées seront reprises : «Je serai ouvert»a-t-il assuré.