Des volontaires se sont précipités dimanche pour aider les victimes des zones inondées en Birmanie après le passage du typhon Yagi, qui a fait 113 morts et plus de 320 000 déplacés, selon un nouveau décompte de la junte au pouvoir.
Ce bilan reste provisoire car les informations sont fragmentaires en raison des routes et ponts endommagés ainsi que des lignes téléphoniques et Internet coupées.
Les inondations et glissements de terrain consécutifs au passage du Yagi, qui a frappé la région le week-end dernier, ont causé au total plus de 400 morts, principalement en Birmanie et au Vietnam, mais aussi au Laos et en Thaïlande, selon les chiffres officiels.
Un homme a raconté à l’AFP comment il a utilisé des cordes pour tenter de sauver des personnes piégées par la montée des eaux qui a atteint quatre mètres dans la ville de Kalaw, dans l’État Shan, au centre de la Birmanie, le 10 septembre.
« Le courant était très fort et certains bâtiments ont même été détruits »il a expliqué, affirmant avoir vu des meubles emportés par les vagues.
« Je voyais au loin des familles coincées, debout sur les toits de leurs maisons »se souvient cet homme qui travaille pour une ONG locale. « J’ai entendu dire qu’il y avait 40 corps à l’hôpital ».
A une trentaine de kilomètres de là, au très touristique lac Inle, le niveau de l’eau atteignait le deuxième étage des maisons sur pilotis, selon un habitant venu aider sa famille à évacuer.
Villages submergés
Dans les zones proches du lac, « Des villages entiers ont été submergés »a-t-il déclaré dimanche à l’AFP, demandant à rester anonyme.
« Les personnes âgées disent que c’est le niveau d’eau le plus élevé jamais vu »il a ajouté.
Des véhicules transportant des volontaires ont afflué vers le nord depuis le centre de Yangon pour atteindre les zones sinistrées de Taungoo dans la région de Bago et autour de la capitale Naypyidaw, ont constaté des journalistes de l’AFP.
Les camions étaient chargés de palettes d’eau en bouteille, de vêtements et de nourriture séchée et certains transportaient des bateaux sur leurs toits.
Les rivières Sittaung et Bago, qui traversent le centre et le sud du pays, étaient toujours toutes deux au-dessus de niveaux dangereux dimanche, ont indiqué les médias d’État.
Terres agricoles inondées
Cette catastrophe aggrave la situation au Myanmar, qui s’est enfoncé dans une crise humanitaire, sécuritaire et politique depuis le coup d’État de février 2021 contre le gouvernement élu d’Aung San Suu Kyi. Plus de 2,7 millions de personnes ont été contraintes de fuir leur foyer en raison du conflit civil en cours.
Les habitants du camp de déplacés de Yado, dans l’est de l’État de Karen, ont été contraints de fuir leurs habitations temporaires après que des torrents d’eau ont balayé le camp.
Belto, un habitant du camp, a déclaré que les eaux avaient emporté sa maison, ainsi que sa sœur qui se trouvait à l’intérieur pour essayer de récupérer leur argent.
« Elle a été emportée par l’eau… et elle a été blessée. »a-t-il déclaré à l’AFP samedi. « Nous sommes déjà des déplacés des zones de guerre et après les inondations, il ne nous reste plus rien… Mais nous ne sommes pas les seuls à faire face à ce sort, toutes les familles sont confrontées à des difficultés ».
Le bureau météorologique thaïlandais a averti que de nouvelles fortes pluies allaient se produire dimanche dans les provinces le long du Mékong, ont rapporté les médias d’État.
Les autorités vietnamiennes ont donné dimanche un bilan actualisé de 281 morts et 67 disparus.
Le chef de la junte, Min Aung Hlaing, a appelé samedi à l’aide internationale pour faire face aux inondations, une démarche rare alors que le gouvernement a par le passé bloqué l’aide humanitaire en provenance de l’étranger.
L’année dernière, il a suspendu les permis de voyage des membres des ONG qui tentaient d’aider le million de victimes du cyclone Mocha dans l’ouest du pays.
Les scientifiques affirment que le changement climatique rend la mousson, qui frappe l’Asie du Sud-Est de juin à septembre, encore plus forte et plus erratique.
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