les habitants d'une banlieue nantaise mobilisés
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les habitants d’une banlieue nantaise mobilisés

les habitants d’une banlieue nantaise mobilisés

A Saint-Sébastien-sur-Loire, un groupe de riverains manifestent contre l’installation prochaine d’un dispositif qui sera situé à 150 mètres de plusieurs établissements scolaires et de la petite enfance. La mairie affirme ne disposer d’aucune marge de manœuvre.

Le Figaro Nantes

Dans un rayon de 50 mètres, il n’y aurait eu aucun problème. À Saint-Sébastien-sur-Loire, dans la banlieue sud de Nantes, des habitants du quartier de la Martellière ont eu la surprise de découvrir, il y a quelques semaines, un panneau annonçant l’installation imminente d’une nouvelle antenne relais – la quatrième du secteur. Cette découverte fut comme un coup dur pour eux. Non seulement la mairie avait entrepris deux ans plus tôt de limiter ces installations, mais la future antenne devrait être érigée à environ 150 mètres d’une école maternelle et d’une école primaire. Assez proche des établissements scolaires donc, mais pas suffisamment pour descendre en dessous de la limite de précaution fixée à 100 mètres par l’article 5 du décret de 2002, relatif aux valeurs limites d’exposition du public aux champs électromagnétiques des réseaux de télécommunications.

« Je partage l’inquiétude légitime des riverains, mais la marge de manœuvre de la collectivité est quasiment nulle, étant donné que le cadre législatif est respecté à la lettre par l’exploitant et l’installateur »indique à Figaro le maire de Saint-Sébastien-sur-Loire, Laurent Turquois (UDI). Assez désemparé par cette rébellion de quartier, l’élu affirme avoir appris l’installation de cette nouvelle antenne relais à travers la pétition mise en ligne le 12 mai par le collectif Saint-Séb Apaisée. Les signataires protestent notamment de n’avoir pas été informés ni consultés et appellent « le principe de précaution inscrit dans la constitution » suspendre l’arrivée de l’antenne, afin de protéger les enfants du quartier « la nocivité des vagues ».


Ce fut un choc de découvrir cette pancarte alors que la mairie nous avait promis de limiter les nouvelles antennes

Le porte-parole du collectif Saint-Séb Apaisée

Porte-parole du collectif, la mère d’un étudiant fréquentant l’un des établissements situés à proximité de la future antenne s’inquiète du manque de transparence du dossier. « On ne comprend pas pourquoi le permis de construire a pu être validé dans notre dos l’automne dernier. Ce fut un choc de découvrir cette pancarte alors que la mairie nous avait promis de limiter les nouvelles antennes. elle témoigne Le Figaro. « C’est dramatique pour les enfants dont le cerveau va bouillir, comme pour les personnes électrosensibles », ajoute-t-elle, rappelant que le wifi est interdit dans les crèches et garderies françaises depuis 2015. Le collectif doit rencontrer le maire de la commune à ce sujet le 31 mai.

L’antenne, l’enclume et le marteau

Laurent Turquoise précise néanmoins qu’il est « entre le marteau et l’enclume » sur cette histoire. « Je comprends cette mobilisation, mais je ne peux pas m’opposer à un accord commercial conclu entre le bailleur et l’opérateur qui ne viole ni la loi ni la charte relative au développement numérique terrestre de Nantes Métropole », poursuit-il, tout en ajoutant que la concurrence entre opérateurs court-circuite le partage des antennes et que le permis de construire a été autorisé par ses services administratifs. « Toute action de la part de la municipalité serait susceptible d’aboutir devant les tribunaux et, coMme la jurisprudence nous est défavorable il ne serait pas dans l’intérêt de la communauté de gaspiller l’argent public en frais juridiques.

Des explications qui, pour l’instant, ne convainquent pas le porte-parole du collectif Saint-Séb Apaisée. « Ce n’est pas très vaillant, alors que c’est le rôle de la commune de protéger ses habitants et que plusieurs autres communes luttent contre ces implantations », affirme-t-elle, regrettant que « L’argent l’emporte encore une fois sur la santé. » « Nous demanderons des comptes aux élus » prévient encore la Sébastiannaise. L’installation de l’antenne serait prévue le 10 juin, selon la mairie.

Le maire de la commune indique néanmoins qu’il continue de communiquer avec l’opérateur, espérant au moins pouvoir négocier l’orientation de l’antenne relais, pour qu’elle ne pointe pas directement vers l’école et la crèche. Enfin, il a également demandé à son administration d’envisager une charte communale qui imposerait de doubler la distance minimale des antennes des établissements à risque. En 2011, le Centre international de recherche sur le cancer et l’Organisation mondiale de la santé ont classé les champs électromagnétiques de radiofréquences comme cancérigènes possibles pour l’homme.

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