Les habitants du fief vendéen de Bruno Retailleau jugent sa nomination au ministère de l’Intérieur

C’est l’une des nominations gouvernementales qui a fait le plus de bruit. Celle de Bruno Retailleau au ministère de l’Intérieur. Le chef du groupe LR au Sénat, connu pour ses positions très conservatrices, est critiqué autant par la gauche que par le camp présidentiel. Qu’en pensent les habitants de son fief électoral vendéen ? A Saint-Malô-du-Bois, commune de 1 600 habitants, où son père a été maire et où il réside, les habitants sont divisés sur le nouveau poste de Bruno Retailleau.

Le dimanche 22 septembre, les Malouins ont quitté la ville pour se rendre dans la vallée de Poupet toute proche, un parc naturel d’une trentaine d’hectares où se déroulait la fête des Boucaniers. « Ça dure plus d’un week-end, il y a des concerts, il y a plein de choses, il y a plein de vieux métiers »explique Jacques, ravi de la nomination de Bruno Retailleau.

Le nouveau ministre de l’Intérieur habite à côté, a-t-il dit. « Personnellement, je connais Bruno. C’est quelqu’un d’ici, qui est proche des gens. Maintenant qu’il est Premier ministre, je dirai ‘Monsieur Retailleau’, pardon, ministre de l’Intérieur, le lapsus ! Mais j’espère qu’il pourra faire son travail le plus sereinement possible. »

« Il a des idées fortes sur l’immigration. Il a le courage de le dire. Je lui souhaite avant tout bonne chance. »

Jacques, connaissance de Bruno Retailleau

à franceinfo

Quotas migratoires, préférence nationale pour certaines prestations sociales, fin de l’aide médicale d’urgence pour les étrangers… Marie, retraitée, « ne partage pas ses idées politiques » mais « C’est une personne gentille » Et « Je pense qu’il est compétent », elle a dit. « Il avait des postes mais qui n’avaient rien à voir avec le ministère de l’Intérieur, tant mieux, sur le mariage pour tous, je ne suis pas d’accord, explique Marie. Il ne faut pas qu’il aille trop à droite-droite. Je pense que si on l’a choisi, c’est parce qu’au vu des résultats des élections, le Rassemblement national a fait de bons résultats. Je le regrette un peu. Mais voilà. »

Daniel, chauffeur de bus, dit compter sur lui pour être plus ferme en matière de sécurité, prenant comme exemple la récente agression d’un collègue : « Oui, j’espère que ces choses-là seront réglées. Il faut que cela change. Le laxisme n’est pas pour nous. Est-ce que M. Retailleau est capable de changer cela ? » « Je pense vraiment que cela ne changera rien, malheureusement. »

Bien qu’il ne partage pas les idées conservatrices de Bruno Retailleau sur le plan sociétal, Hugo, commerçant, apprécie ses racines locales, « Il est toujours resté attaché, notamment à sa région, c’est quelqu’un qui est heureux de promouvoir la Vendée »il salue.

La Vendée, bientôt loin des crises que devra gérer le nouveau ministre de l’Intérieur« On a toujours la crise en Martinique en ce moment, on a le problème en Nouvelle-Calédonie qui n’est toujours pas réglé. Quand on voit ce qui se passe au niveau national et le climat social, il faut être très prudent. Et il commence sûrement son poste en marchant sur des œufs. »prédit Hugo. Avec en plus la menace d’une motion de censure de la gauche qui pèse sur le nouveau gouvernement Barnier.