Directeur sportif de l’équipe Lotto-Dstny, Stéphane Heulot est ébahi par les performances des gros canons du peloton.
La performance de Tadej Pogacar dans l’ascension du Plateau de Beille a laissé les fans du Tour de France sous le choc. Depuis dimanche, ils cherchent une explication à la démonstration de force du Slovène et de ses coéquipiers. Si le leader de l’UAE-Team Emiraes a battu le record de Pantani de 3’39, ils étaient treize la veille à avoir fait mieux que Lance Armstrong dans le Pla d’Adet.
Comme Jonas Vingegaard l’an dernier, le maillot jaune a dû s’expliquer sur ces chronos époustouflants. Le natif de Komenda a donc insisté sur l’avancée du matériel, le travail de son équipe et même les petits déjeuners à base de riz et de flocons d’avoine. Pas de quoi convaincre tous ceux qui s’interrogent sur la domination du dernier vainqueur du Giro d’Italia. Même au cœur du peloton.
Certains coureurs se disent écoeurés hors micro. Le directeur sportif de l’équipe Lotto-Dstny, Stéphane Heulot, a fait part de son incompréhension. Plus face à l’énorme écart entre les meilleurs et le reste du peloton que face aux vieux records qui ont été battus, ou plutôt pulvérisés. « Il faut toujours douter. L’histoire nous l’a appris, elle se répète dans les explications qu’on nous donne. Nous avons été marqués par un certain passé. Les progrès techniques concernent les 150 coureurs en course, donc ça ne peut pas être pris en compte, sauf par rapport à Pantani et Armstrong parce qu’il y a eu des évolutions. Mais de tels écarts, je m’étonne », a-t-il ajouté. il a confié dans une interview à L’équipe.
« Cela peut s’expliquer par la génétique car ce sont des phénomènes. Ils ne sortent pas de nulle part. Mais nous sommes déjà au sommet du monde, comment peut-on avoir de telles différences ? Mettre une minute sur quatre minutes à Vingegaard, deux de plus à Evenepoel, c’est très fort », il souffla, ajoutant : « Ce sont des talents comme l’était Pantani. Mais j’espère que nous allons nous sortir de ce pétrin. Il faut parler de preuves et ne pas accuser sans preuves. Nous ne voulons pas imaginer que nous sommes revenus à ce type de tricherie, sinon c’est la fin de notre sport. »