Les grimpeuses signalent de plus en plus de cas de harcèlement sexuel
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Les grimpeuses signalent de plus en plus de cas de harcèlement sexuel

Les grimpeuses signalent de plus en plus de cas de harcèlement sexuel

Petit à petit, les femmes sont plus visibles dans un sport traditionnellement dominé par les hommes, l’alpinisme. L’année dernière, par exemple, 62 femmes ont gravi le sommet de l’Everest, ce qui représente environ 10 % des grimpeurs de la plus haute montagne du monde. Selon la base de données himalayenne, il y en avait 45 en 2013, et seulement 10 en 2003.

Cette évolution s’accompagne d’un autre phénomène : dans toutes les disciplines, du bloc en salle à l’alpinisme de haute montagne, ils sont de plus en plus nombreux à s’adresser au public pour partager les expériences désagréables, voire terribles, qu’ils ont vécues. Il s’avère que, outre les hauteurs vertigineuses et les conditions météorologiques extrêmes, la violence sexuelle constitue l’un des plus grands dangers auxquels les grimpeuses sont confrontées.

Nirmal Purja au cœur des accusations

Dans une interview accordée au New York Times, l’alpiniste professionnelle finlandaise Lotta Hintsa évoque son expérience avec Nirmal Purja, dont l’objectif de gravir les quatorze sommets de plus de 8 000 mètres en un temps record a été relaté dans un documentaire sur Netflix. Elle affirme qu’il l’a emmenée dans une chambre d’un hôtel népalais, lui a enlevé ses vêtements et a essayé d’enlever son soutien-gorge. Elle ajoute que même si elle lui a dit non à plusieurs reprises, il a fini par se masturber à côté d’elle.

Une autre femme, ancienne cliente de l’entreprise de guides de montagne de Nirmal Purja, a décrit des incidents similaires. Elle affirme que cette dernière l’a embrassée et touchée ses organes sexuels, tout comme Lotta Hintsa, sans son consentement. Les avocats de Purja nient toutes les accusations.

Pas de cas particuliers

Sous la devise #SafeOutside, les membres de la communauté américaine des grimpeurs tentent d’attirer l’attention sur le harcèlement et les agressions sexuelles dans leur sport. Dans un rapport de 2018 portant sur 5 300 grimpeurs, les organisateurs du hashtag concluaient que 47 % des femmes et 16 % des hommes avaient déjà été victimes dans un contexte d’escalade.

Indéniablement, les attentats dont est accusé Nirmal Purja, comme tous les témoignages liés à #MeToo, ne sont pas des cas isolés. Un groupe de grimpeurs professionnels a lancé un compte Instagram en 2019 avec toutes les tentatives de flirt, photos et sollicitations inappropriées qu’ils ont reçues via la messagerie de l’application. Ils affirment que leur compte ainsi qu’un autre compte créé ultérieurement ont été supprimés par Instagram sans explication ni avertissement.

Au-delà du harcèlement en ligne, de nombreuses victimes conviennent que le pire qui puisse leur arriver était de se sentir à la merci d’un guide ou d’un autre grimpeur lors d’une ascension. Une partie de ce qui rend l’escalade si attrayante est le frisson du risque qui accompagne les conditions extrêmes ; mais si vous ne pouvez pas faire confiance aux autres, ce risque peut vite se transformer en cauchemar.

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