Dans le cadre du 80e anniversaire du débarquement allié sur les plages de Normandie, une exposition propose une immersion dans la culture des soldats américains. Un hommage à ces combattants qui, pour certains d’entre eux, donnèrent leur vie le 6 juin 1944.
Publié
Mise à jour
Temps de lecture : 2 minutes
Baptisé L’aube du siècle américain, 1919-1946, l’exposition projette le public dans les jeunes années de ces GI’s. L’Amérique dans laquelle ils ont grandi. Des films hollywoodiens au krach de 1929 en passant par les tensions raciales, ces soldats ont été immergés dans un pays aux multiples visages jusqu’au 5 janvier 2025 au Mémorial de Caen.
L’Amérique et le cinéma
En 1919, l’Amérique a applaudi ses soldats de la Première Guerre mondiale qui sont rentrés chez eux en héros. C’est le début d’une longue épopée. Le 20e Ce siècle sera le siècle des Américains. Et le 7e l’art aura une place importante comme le montre l’exposition qui s’ouvre sur la puissance émergente du cinéma outre-Atlantique. Les soldats du 6 juin ont grandi en regardant les grands films hollywoodiens qui, entre les deux guerres, sont devenus parlants. L’exposition revient notamment sur Le dictateur (1940) de Charlie Chaplin qui a contribué à mobiliser l’opinion américaine pour défendre les démocraties européennes contre le nazisme. « Il tenait à faire ce film dans lequel il parodiait Hitler. C’était son plus grand succès au box-office. En galvanisant le public, il a joué un rôle important dans le soutien à cet effort de guerre. » » déclare Louise Hilton, archiviste à l’Académie des Oscars.
Des années folles à la Grande Dépression
Avant la crise boursière de 1929, l’Amérique consommait et célébrait. L’exposition emmène le visiteur à New York où fleurissent gratte-ciel et clubs de jazz. A Los Angeles, on surfe tandis qu’à Détroit, on fabrique des Ford. Mais cette période d’insouciance et de prospérité économique est entachée par le racisme et la situation des Indiens. Zones grises des Etats-Unis sur lesquelles revient le Mémorial de Caen. Lorsque la Bourse de New York s’est effondrée en octobre 1929, la Grande Dépression a éclaté dans le monde entier. Aux États-Unis, la pauvreté et le chômage explosent. En 1933, Franklin Roosevelt lance son New Deal qui soutient les secteurs populaires de la population.
Entre isolationnisme et interventionnisme
Les années 1930 seront celles du rebond. Mais les Américains, brûlés par des années de crise économique, sont devenus profondément isolationnistes. Ainsi, lorsque Roosevelt a voulu entraîner les États-Unis dans la Seconde Guerre mondiale, le président américain s’est heurté à l’opposition du Congrès américain. Finalement, c’est l’attaque du port de Pearl Harbor par l’aviation japonaise en 1941 qui change la donne. « Il n’était pas dit que les États-Unis en arriveraient à ce point. Cela fait partie de ce que nous disons. L’histoire aurait très bien pu se terminer autrement que le 6 juin 1944 sur les plages de Normandie. » explique Clément Fabre, commissaire de l’exposition. La visite se termine par le départ des GI’s et l’annonce radiophonique du débarquement de Roosevelt au peuple américain.
Exposition L’aube du siècle américain, 1919-1946 – Mémorial de Caen, Esplanade Général Eisenhower – Jusqu’au 5 janvier 2025.