Les Girondins de Bordeaux attendent un accord avec leur partenaire financier à la veille de la DNCG
P.complètement anecdotique du temps de M6, quasiment plus surveillé sous King Street, le meeting d’été devant la Direction nationale du contrôle et de la gestion (DNCG) donne des sueurs froides aux supporters des Girondins depuis que le club a été lâché par le fonds d’investissement américain. société et reprise par Gérard Lopez. L’audience de cette année, d’abord prévue le 19 juin puis reportée à ce jeudi à la demande de la direction, ne déroge pas à la règle.
Cette année, les raisons de s’inquiéter…
P.complètement anecdotique du temps de M6, quasiment plus surveillé sous King Street, le meeting d’été devant la Direction nationale du contrôle et de la gestion (DNCG) donne des sueurs froides aux supporters des Girondins depuis que le club a été lâché par le fonds d’investissement américain. société et reprise par Gérard Lopez. L’audience de cette année, d’abord prévue le 19 juin puis reportée à ce jeudi à la demande de la direction, ne déroge pas à la règle.
Cette année, les motifs d’inquiétude ne manquent pas : fournisseurs non payés ces derniers mois, pertes d’environ 40 millions d’euros, perspective d’une troisième saison consécutive en L2 après la médiocre 12e place et silence absolu dans lequel le président-propriétaire a s’est muré depuis octobre. L’annonce d’un accord de principe avec un partenaire financier il y a deux semaines a toutefois rassuré l’entourage du club.
Plus de 70 millions d’euros
Selon nos informations, ce fonds américain est très enclin à mettre une somme énorme à disposition des Girondins, plus de 70 millions d’euros, principalement sous forme de dette. L’entourage de Gérard Lopez parlait mi-juin d' »une mise à disposition de moyens au fur et à mesure des besoins » par « un partenaire qui croit au projet et qui vient le financer sur plusieurs saisons ». Mais à quelques heures de la visite à la DNCG, et alors que la direction refuse toujours toute communication, le dossier n’est pas encore bouclé.
Le retour de la dette ?
Réduite de 53 à 13 millions d’euros à l’été 2022, la dette financière due à King Street and Fortress a été ramenée à 3 millions en octobre dernier selon Gérard Lopez. Si le nouveau prêt passait, il y mettrait un terme définitif. Le rapport de la DNCG évoquait, au 30 juin 2023, 11 millions de dettes sur d’anciens transferts et 39 millions « d’autres dettes ». Le club doit également 38 millions à Gérard Lopez (compte courant d’actionnaire). En tout état de cause, la DNCG n’a, sur le papier, aucune raison de refuser le recours à la dette, à partir du moment où le plan de trésorerie est jugé cohérent et permet d’aller au bout de la saison à venir.
Selon nos sources, les responsables du fonds attendent d’en savoir plus sur les droits TV de la Ligue 1 avant d’y adhérer. Cette question embarrasse la plupart des clubs français, Bordeaux en tête. Sans cet apport en numéraire, les fonds propres de Bordeaux ne retrouveront pas l’équilibre et le budget 2024-2025 ne sera pas couvert. Au moins trente millions d’euros, en plus de ventes de joueurs pour un montant significatif, sont nécessaires pour remplir ces deux conditions essentielles.
Sursis ou rétrogradation ?
Le club pourra souligner que les discussions sont très avancées, la DNCG ne prend en compte que l’argent présent dans les comptes au moment de l’audience. Il y a évidemment très peu de chances que le fonds américain change d’avis entre-temps, d’autant qu’un tel transfert ne se fait pas en un clin d’œil. Si la situation reste telle qu’elle est, ce qui est la tendance, l’organisme de contrôle devra choisir entre un sursis à statuer dans l’attente de documents complémentaires et une rétrogradation au rang national.
Les Girondins espèrent que le contexte délicat du football français incitera la DNCG à se montrer magnanime. Mais il ne peut guère compter sur une sortie prochaine de la crise des droits TV de la Ligue 1. Une solution efficace pour le club consisterait en une avance de fonds de la part de Gérard Lopez, qui pourra rembourser une fois la transaction conclue avec le nouveau créancier. Mais y consentira-t-il, un an après avoir injecté 40 millions d’euros de sa poche ?
Pendant ce temps, l’athlète…
Une rétrogradation en National, sanction déjà infligée à Bordeaux en 2022 après la descente, serait une très mauvaise nouvelle. Cela forcerait un appel, pour une audience prévue deux semaines plus tard, et surtout enverrait un message très négatif au fonds américain. Qui, s’il venait à déclarer forfait, mettrait le club et Gérard Lopez au pied du mur, en plus de compromettre encore davantage la préparation de la saison prochaine.
L’entraîneur Albert Riera, qui attend la reprise de ses joueurs le 8 juillet au Haillan, a espéré que le sujet DNCG soit rapidement réglé pour entamer le recrutement. Il lui faudra (encore) se montrer patient. Malheureusement pour Bordeaux, cela semble aujourd’hui presque secondaire.