Au moment où une brasserie artisanale sur dix envisage de fermerles métiers de la bière pourraient se retrouver encore plus sous tension en cas de taxe sur les sucres transformés. Récemment, lees députés ont validé les amendements en faveur d’un augmentation des taxes sur les bières aromatisées. Sje ces amendements savons adopté, ce serait encore un autre coup sur la tête des brasseurs français.
En apprenant la nouvelle, tout le monde est unanime : une taxe supplémentaire entraînerait automatiquement une augmentation des prixet donc éventuellement un baisse de la consommation.
« Que va resserrer encore plus le marché. On se demande où cela va finir. », commente Charles Doerr, de la microbrasserie Bière de la Rade, à Toulon. Alors que les taux de marge ont été drastiquement réduits, la seule solution pour lui sera d’augmenter les prix. Cependant, la bière étant un produit de plaisir, une baisse de sa consommation est plus que probable. « Ce n’est pas vital donc le consommateur va le mettre de côté. »
Les premières victimes seront donc les petites brasseries déjà fragilisées par un contexte difficile. « La brasserie artisanale embauche beaucoup de personnel, mais demain il faudra repenser le modèle. Tous ces gens pourraient se retrouver au chômage », » craint ce brasseur toulonnais.
« Ce n’est pas une taxe qui nous empêchera de continuer »
Une inquiétude partagée par Estelle, de la Brasserie Berroise : « Ôdéjà fais-les calculs : nous devrons augmenter notre bouteille de 30 centimes. Cela va affecter tout le monde.
L’année 2023 était déjà synonyme de souffrance pour cet habitant de Berre-les-Alpes qui qualifie la situation de «abominable » en raison des récentes augmentations des prix du malt, de l’électricité etLes bouteilles en verre qui ont failli lui coûter sa brasserie.
Pourtant, cette Azuréenne annonce ne vouloir « rien abandonner ». « Nous aimons tellement ce que nous faisons, alors nous ne nous arrêterons pas. Que Nous exploitons cette brasserie depuis près de 10 ans. Ce n’est pas une taxe qui nous empêchera de continuer. » confie-t-elle.
« Si on continue, les gens n’en boiront plus »
Pour Aymeric de la brasserie À la barrique, le constat est sensiblement le même. Ce dernier craint que les petites entreprises ne puissent pas absorber cette nouvelle taxe. « Quand on regarde le nombre d’impôts dont on dispose déjà, ça devient un gag. C’est trop. Selon lui, plusieurs de ses collègues se demandent s’ils doivent fermer leur entreprise. « Il faut aider ce secteur d’activité, mais on continue de le tirer vers le bas. un coup de matraque complètement idiot. »
Pourtant, ce professionnel basé à Mouans-Sartoux a déjà choisi de ne pas augmenter ses tarifs en 2025 : « Il y a un prix psychologique à ne pas dépasser pour une bière. Si nous continuons, les gens n’en boiront plus. » conclut-il.