«Vous obtenez la première victoire de votre carrière Masters 1000 sur l’abandon de Corentin Moutet (6-3, 4-2, AB), est-ce que cela gâche un peu le plaisir?
Ce n’est pas ainsi que nous voulons gagner un match, par abandon. J’ai essayé de rester concentré, de faire mon match du début à la fin. Au début, ce n’était pas facile, il a bien commencé, il a eu la pause. J’ai fait mon match, j’ai essayé d’être solide, pour rester agressif, dans ma bulle. Ce n’est jamais facile avec Corentin, nous savons qu’il peut avoir tendance à essayer de chauffer le public, donc vous devez vraiment rester concentré, ne pas perdre un afflux là-dedans.
J’espère qu’il n’est pas grave et qu’il se remettra rapidement de sa blessure. Je suis heureux d’avoir fait mon match, d’avoir été concentré. Ce sont des situations délicates lorsqu’un gars abandonne. Mais je suis dans ma bulle, j’ai fait ma récupération, un peu musclée … Je pense juste à travailler.
Cette victoire des Masters 1000 est-elle une logique de progression?
Il n’y a pas de logique: j’ai un très mauvais début de saison, je ne joue pas très bien, je n’ai pas de rythme, je suis tout le temps blessé. La logique n’est pas en termes de résultats. La logique est que je travaille dur et je n’abandonne rien. J’essaie de bien faire les choses. Ce n’est pas facile. J’ai 23 ans, je suis 160e joueur mondial. Personne ne m’attend. J’essaie de faire mon truc, dans mon coin, avec les gens qui me soutiennent et m’aiment. Si j’ai de belles choses devant moi, c’est cool. Je n’ai pas de pression, je fais mon truc.
«J’étais numéro 1 dans les juniors du monde et je n’ai pas réussi à percer comme les autres. Est-ce que cela fait de moi un méchant? Un Jeromer, comme je le lis parfois?» »
Dans les tribunes, le public a principalement soutenu votre adversaire, malgré quelques sifflets qui l’ont agacé énormément. Comment l’avez-vous vécu de l’autre côté du filet?
Je comprends que les gens sont pour Corentin. C’est un gars que nous voulons voir jouer, qui fait le spectacle. Même si nous avions des litiges avec Corentin, c’est un joueur qui est bon pour le tennis. Ensuite, n’est-ce pas aussi une évasion pour lui de se concentrer sur des gars qui ne l’encouragent pas? Je ne sais pas, je ne suis pas dans sa tête, je ne peux pas parler à sa place, ni juge. Je suis resté dans mon coin, dans ma bulle. J’ai mis les choses en place. Encore une fois, je suis désolé pour lui s’il est blessé.
Parmi les fans de tennis, certains ne semblent pas comprendre comment un joueur numéro 1 dans le monde junior ne peut pas entrer dans le top 100, encore plus haut. Comment leur expliqueriez-vous?
Oui, j’ai vu votre article sur L’équipe hier (Mardi) Et j’ai regardé les commentaires un peu. C’est très français. Les gens aiment voir les Français perdre. C’est leur kif! C’est dommage en France, il y a beaucoup de joueurs, nous devons tous nous pousser. J’étais numéro 1 dans le monde junior et je n’ai pas réussi à démêler comme les autres. Est-ce que cela fait de moi un méchant? Un Jeromer, comme je l’ai parfois lu? Non, c’est juste moi quelqu’un qui essaie, qui n’a certainement pas les mêmes capacités que les autres, mais qui fait de son mieux.
Il est très français de critiquer tout le temps, à Allvice. Les gens qui ne savent sûrement pas grand-chose, il est nécessaire de les comprendre aussi, cela fait longtemps qu’ils attendent un gars qui gagne un gros slam. Je ne juge pas, mais c’est assez petit. J’essaye de faire mon truc. J’ai 23 ans, j’ai autant d’attentes que lorsque j’avais 18 ans, où les gens m’attendaient. Je travaille autant que possible, j’essaie d’aimer ce que je vis. Si je termine ma carrière en étant 110e, mais que, d’un autre côté, j’ai tout mis en place pour y arriver, je serai fier de moi et c’est ce qui est important. »»